SCORPIONS DU DESERT (LES)
L'intégrale

D’octobre 1940 au printemps 1941 . Près de Djaraboub (Lybie) .
La mission d’une poignée de soldats de l’armée britanniques du "Long Range Desert Group", les fameux "Scorpions du désert" : le lieutenant Koinsky (du P.A.C.), le lieutenant Kord (du R.H.) et Hassan Beni Muchtar. Mais au sein même du L.R.D.G., un traitre sévit…

Par berthold, le 20 décembre 2009

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Notre avis sur SCORPIONS DU DESERT (LES) # – L’intégrale

Casterman vous propose de (re)découvrir l’intégrale des Scorpions du désert dans une édition "remasterisé" de l’oeuvre de Pratt, avec un nouveau lettrage et une nouvelle disposition des cases. Par contre, cette intégrale ne reprend pas les tomes de Wazem et de Camuncoli.

Alors que sont ces fameux Scorpions du désert ?
"Les Scorpions du désert" sont une section spéciale du "L.R.D.G." unité britannique irrégulière formé en Egypte en juin 1940 pour les opérations dans le désert d’Afrique Occidentale. (Didier Platteau dans la préface de l’album)
Hugo Pratt connait bien cette période, ce coin d’Afrique : l’Ethiopie, il y a vécu de 1937 à la fin de la guerre pratiquement. Il dit avoir rencontré la plupart des protagonistes de ce récit.
Hugo Pratt crée des personnages fort, des "gueules" pour ce récit. KOINSKY : un polonais. Un héros différent de Corto Maltese : plus dur, plus cruel, plus cynique, plus moderne. KORD : il ressemble physiquement à Clark Gable, séducteur, sympathique, mais il cache quelque chose. HASSAN : un révolutionnaire, un Bédouin et qui dit travailler pour les anglais juste pour l’argent. Il y a Judittah CANAAN : une juive de Palestine, qui est contre les anglais impérialistes mais qui s’allie à eux pour lutter contre les nazis. Une tres jolie femme, forte comme le sont la plupart des pêrsonnages féminins de Pratt. STELLA : officier italien, sympathique qui est plus attiré par l’or que par défendre les intérets de son pays. Et surtout on retrouve CUSH, l’ami de Corto Maltese ("Les éthiopiques") qui ne semble pas avoir beaucoup vieilli, toujours un tueur, mais aussi poète. Cush va nous donner une indication sur le devenir de Corto : celui-ci aurait disparu pendant la guerre d’Espagne. Cush est toujours fanatique. Des bédouins ont capturé Koinsky et Stella et s’apprêtent à les torturer lorsque ces bandits se font éliminés un par un par un tireur isolé : Cush ! Koinsky lui dit : " Ami… Je te remercie tu nous a sauvé la vie." Cush lui réponds : "Moi? J’ai tué uniquement par plaisir. Et certainement pas pour vous sauver la vie."
Et pourtant, il continuera sa route avec eux. A la fin , il abattra Stella. Koinsky est étonné, furieux : "et pourtant…Stella avait beau être un ennemi, il m’était sympathique…". Ce à quoi Cush répondra : "Moi aussi, je le trouvai sympathique"( C’est un des passages forts de cette oeuvre) et Cush de dire à Koinsky : "toi, tu ne m’est pas sympathique." Etrange personnage qui dit marcher avec "l’Ange de la Mort". Un de spersonnages les plus intéressants de l’oeuvre de Pratt. Nous allons retrouver aussi Tenton et Mac Gregor (voir "Anne de la jungle") des Kings Africans Rifles.
Les scorpions du désert  est un livre contre la guerre aussi. Les héros ne sont pas tous "propres", ils sont autant salauds les uns que les autres : Koinsky mitraillant un camion de soldats italiens pour être sur qu’il n’y a pas de survivants. Ou lorsqu’il abat le traître qui s’enfuie à bord d’un "dhow", un triple passage en avion pour être sur ("les scorpions ont la vie dure…" dit il). Pratt aborde aussi le problème juif, la Palestine avec Judittah et Hassan.

Du point de vue scénario, c’est du meilleur Pratt : un chef d’oeuvre : des dialogues savoureux, un zeste d’humour. Pratt et Stella parlant de cinéma, d’Errol Flyn et d’Alicia Faye. Pratt donne aussi de l’importance aux seconds rôles. C’est aussi un beau récit humaniste.
Graphiquement, Pratt est au meilleur de sa forme sur les premiers tomes. La dernière aventure, Brise de Mer, nous montre comment il avait épuré son style.  Les planches sont de toutes beauté. Le noir et blanc fait ressortir le désert superbement. Sa mise en scène nous envoie à David Lean (Lawrence d’Arabie) : jamais le désert n’aura été aussi bien rendu que dans ces pages. C’est encore une de ces oeuvres de Pratt dont je ne me lasse jamais de relire. Je rest époustouflé devant toute cette maestria. Vous n’avez toujours aps rempli votre liste au Père Noel ? Je vous conseille fortement de découvrir cette belle intégrale. Plus de 400 pages de plaisir de lectures. Un chef  d’oeuvre du neuvième art à avoir dans sa bibliothèque. Et quel couverture !  Admirez là donc !

Par BERTHOLD, le 20 décembre 2009

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