Scarface

Fils d’émigrés italiens, Tony Guarino est un jeune homme fougueux et ambitieux. Considérée par sa mère comme un pleutre, il a pourtant la gâchette facile. Après avoir tué pour une poule Al Spingola, un caïd local, il intègre la bande à Klondike Ohara, l’irlandais, chez lequel grâce à ses aptitudes, il gravit rapidement les échelons. Malgré tout, pourchassé par les sbires à Spingola, il se doit de quitter la place. Le conflit guerrier qui se déroule sur le territoire français lui offre la possibilité de se faire oublier du milieu. Après deux ans d’absence, il revient marqué dans sa chair à Chicago pour reprendre ses anciennes habitudes. Mais son retour inopiné l’oblige à se tourner vers un autre protecteur, en l’occurrence Johnny Lovo, avec lequel il va devoir à nouveau, sous le nom de Tony Camonte, faire ses preuves. Entre trafics d’alcool et règlement de compte sur fond de guerre de territoire, l’italien balafré va sceller sa destinée, une destinée certes montante dans le milieu mafieux, mais qui, au fil de ses malversations, l’amènera à croiser le chemin de son propre frère policier, Ben Guarino.

 

Par phibes, le 6 mars 2011

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Notre avis sur Scarface

Après avoir illustré superbement Shutter Island, le roman de Dennis Lehane, Christian de Metter retrouve le chemin de l’adaptation en publiant toujours sous la bannière sombre et "polardisante" de la collection Rivages/Casterman/Noir, son nouvel album intitulé Scarface. Le titre de cette œuvre littéraire parue originellement dans les années 30 est comme il se doit des plus évocatrices, puisqu’elle n’est pas sans rappeler le remarquable film (après celui d’Howard Hawks en 1932) inspiré de son univers et réalisé par Brian de Palma en 1983.

Fort de cette notoriété, Christian de Metter se réfère donc au polar d’origine et vient nous plonger dans des ambiances américaines de corruption à tous les niveaux d’entre les deux guerres, durant lesquelles un petit émigré italien va asseoir sa renommée sur des faits peu légaux. L’ascension dont il est question est on ne peut plus attrayante par le fait que dès le départ, l’artiste scelle, en une planche, la destinée de son personnage principal, Tony Guarino alias Tony Camonte. Et c’est pour comprendre ce qui lui arrive présentement, que Christian de Metter nous entraîne dans l’évocation de ses origines pour le moins tortueuses.

A la lecture de son ouvrage et de la destinée de Tony Guarino, on retrouve évidemment l’atmosphère sulfureuse et oppressante des années de la prohibition, durant lesquelles nombre de gangsters se sont taillés une sacrée réputation. On pense à Al Capone (lui-même surnommé Scarface pour ses cicatrices au visage), aux échanges nourris entre bandes rivales à coup de thompsons, au trafic d’alcool, aux exécutions froides…). A ce titre, reprenant les ambiances sombres de Shutter Island, Christian de Metter nous gratifie d’un dessin en couleurs directes excellent, plus enluminé et à dominance de verts qui colle parfaitement avec l’évocation historique. Usant d’un large flash-back et de transitions maîtrisées, il relate avec une certaine authenticité la progressive ascension du caïd balafré.

L’univers graphique est pour le moins envoûtant et soutient une excellence quant à la rigueur du trait employé. Peu ou prou d’encrage, l’auteur travaille avec une palette plus lumineuse qui permet de mettre en évidence des portraits de grande beauté, expressifs dans leur nature sombre et déambulant dans des décors urbains d’une autre époque remarquables.

Une admirable adaptation en bande dessinée d’une histoire de gangsters, portée deux fois au cinéma et qui confirme sans contestation possible les qualités artistiques d’un auteur au faîte de son talent. A lire absolument !

Par Phibes, le 6 mars 2011

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