SCALPED
Trail's end

(Scalped 56 à 60)
Dash vient donc d’arrêter Red Crow, de mettre fin à sa mission. Est-il un héros ou un traître ? Lui même ne le sait pas trop, excepté qu’il lui reste ce malaise, que Catcher est encore en liberté, celui qui a assassiné sa mère… Dash n’en a pas complètement fini.

Par fredgri, le 21 novembre 2012

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Notre avis sur SCALPED #10 – Trail’s end

Voilà, c’est fini. Avec ce dixième volume s’achève Scalped, l’une des dernières grandes séries Vertigo.
Et quelle fin !
Alors que la situation se conclue, Aaron continue jusqu’au bout de nous épater en ne nous donnant pas réellement ce qu’on pourrait attendre, et c’est très bien comme ça, Scalped reste imprévisible, bouleversant, sur le fil du rasoir. Sur ce dernier album règne donc une ambiance crépusculaire, un dernier soubresaut qui montre bien que rien ne peut se passer comme prévu dans cette réserve. Cela reste violent, hargneux et ultra réaliste.

Au fil des volumes nous sommes donc entrés dans un univers sans pitié, anti-manichéen, extrême, avec des personnages brisés, dans la tradition des grands récits hard-boiled sans foi ni loi. Mais, progressivement, cette lecture s’est montrée bien plus complexe et riche que ce à quoi on pouvait se préparer. Non seulement parce qu’on y parlait d’une culture en plein déclin même si elle reste toujours aussi vivante, mais aussi parce qu’on se sent impliqué dans le récit, dans cette chute. C’est sur ce sentiment de déliquescence que s’est construit toute l’intrigue, la désillusion des pères, la rage des enfants, sans parler de ce croisement des corps, cette matière viscérale qui va servir de fil conducteur.
Jason Aaron a construit un récit de près de 1200 pages qui nous propulse, non seulement dans une culture brisée, mais surtout qui nous montre bien combien le problème qui se pose à elle est complexe, qu’il ne se réduit pas à "juste" une question de ségrégation et qu’il n’y a pas de solution immédiate. En refermant la dernière page, on ne peut que se dire que l’histoire ne s’arrêtera jamais (soyez rassuré je n’épiloguerais pas plus que ça, je vous laisse découvrir tout ça par vous même !), et c’est en ça que Aaron est fort et passionnant, cette façon de nourrir l’insatisfaction du lecteur pour ne pas perdre l’essence de son histoire. C’est puissant !

On retrouve donc les personnages quelques mois après l’arrestation de Red Crow, Dash tente de se construire une vie dans la réserve, auprès de la pulpeuse Maggie, sans Carole. Évidemment, il n’oublie pas qui il a été, qui il est plutôt et Aaron ne veut pas s’arrêter sans boucler au moins une ou deux idées, notamment le meurtre de Gina et cette relation entre Dash et Red Crow. On va donc avoir droit à quelques échanges de balles, des larmes, des révélations car Scalped ne pouvait pas se conclure autrement que dans le sang et la terre !

R. M. Guéra, qui s’est révélé véritablement avec cette série, livre ici cinq numéros remarquables, bien qu’étant légèrement en deçà de ses autres prestations, comme s’il avait du aller un peu plus vite ! Néanmoins, cela reste vraiment du très très bon boulot, avec un sens très poussé de l’expressivité, de la lumière, des textures tout en restant dynamique quand il le faut… On va le retrouver sur DJANGO UNCHAINED aux côté de Tarentino, il préparerait aussi des projets avec Aaron. Il va donc falloir rester vigilent !

Scalped c’est donc terminé, et c’est l’occasion de tout relire d’un coup. En attendant ne passez pas à côté de cette incroyable et fascinante série.

Par FredGri, le 21 novembre 2012

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