SCALPED
Rez Blues

(Scalped 35 à 42)

Quatre histoires dans cet album.

Tout d’abord "Listening to the earth turn" (illustré par Danijel Zezelj), un couple de vieux indiens vit reclus, en solitaire, loin de tous, dans les montagne. Un hiver plus rude que les autres les mets sur la paille, ils se demandent comment ils vont survivre…

Ensuite, "A fine action of an honorable and catholic spaniard" (illustré par Avide Furno) Shunka, le bras droit de Red Crow, est envoyé pour aider un ami du boss, afin de mater un irréductible qui gêne ! Seulement voilà, cette histoire va révéler des choses profondément enfouie dans Shunka qui va littéralement craquer…

Et enfin, "Family Tradition" et "Unwanted" (illustrés par R M Guéra) Le scénariste explore le passé de ses personnages, notamment en revenant sur le père de Bad Horse. Il se sert de ce retour pour ramener l’intrigue sur la mort de Gina et explorer la relation entre Bad Horse et Carol.

Par fredgri, le 6 avril 2011

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Notre avis sur SCALPED #7 – Rez Blues

A chaque lecture d’album, Scalped gagne en profondeur, en intensité.
Cette série aura réellement imposé Jason Aaron comme l’un des meilleurs scénaristes du comics actuels, malgré les choses plus légères qu’il peut éventuellement écrire pour Marvel. Il continue d’explorer son écriture, la psychologie de ses personnages et le rapport entre eux. Quand je met en avant le fait qu’Aaron travaille son écriture c’est pour bien insister sur le fait que son style bouge, s’adapte, que le scénariste expérimente sa narration, joue sur des scènes muettes ou d’autres plus elliptiques, et qu’il y a un vrai travail formel en plus de celui sur la matière même des personnages. Et c’est encore plus palpable dans ce septième album.

Dans les deux premières histoires nous sommes complètement en dehors de l’intrigue générale, ces deux histoires n’apportant même pas forcément grand chose à la trame de base. Simplement, c’est important de régulièrement poser les instruments pour juste développer des ambiances. Dans la première histoire Aaron va surtout revenir sur un esprit indépendant indien, dans la seconde il va principalement développer l’homosexualité de Shunka, avec une très grande finesse et une justesse de ton incroyable. Dans les deux autres histoires il revient à la réserve, et s’attaque davantage à son intrigue principale. Par contre, il donne énormément d’espace à la relation entre Bad Horse et son père, ainsi que sur la grossesse de Carol et son rapport avec Bad Horse.
Encore une fois, l’écriture est d’une subtilité à fleur de peau, beaucoup de choses passent dans les regards, dans le cadrage, dans les gestes etc. Aaron arrive a mettre de l’intensité, du naturel dans des scènes de dialogues qu’on a vraiment l’impression d’être là et d’observer les scènes en vrai. On vit la douleur, les hésitations, on tremble en comprenant les non dits… Une très très grande leçon d’écriture qui fait de Scalped certainement l’un des comics les plus immanquables du moment !

La grande chance de Aaron, aussi, c’est d’être globalement très très bien accompagné. Ici nous retrouvons l’étonnant Zezelj qui apporte son art du flou, du noir. Furno est plus "classique" mais mine de rien, son sens des expressions, du corps est fantastique. Quand à Guéra, que dire de plus que tout ce qui a déjà été dit ? Non seulement c’est magnifique de bout en bout mais en plus il complète incroyablement bien le travail de son scénariste avec une science de la mise en page qui laisse pantois !

Je ne saurais assez vous conseiller de vous lancer dans la lecture de cette remarquable série qui arrive en ce moment chez Panini, l’occasion de vous y mettre enfin !
En tout cas ne loupez pas le coche !

Par FredGri, le 6 avril 2011

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