SARIA
Les trois clefs

Dans son palais de Venise, le Prince Asanti se meurt. Avant de trépasser, il remet à sa fille Saria un coffret contenant trois clefs. Utilisées sur la porte de l’Ange, l’une donne accès au Paradis, la seconde aux Enfers et la troisième au Néant, mais rien ne permet de savoir quelle clef mène au Paradis, à la puissance suprême et quelle clef mène au Néant qui est pire que la mort.
Saria va devoir fuir, se dissimuler pour survivre et aller au bout de la mission que lui a confiée son père. Orlando, un serviteur qui lui est dévoué corps et âme l’emmène loin de la cité car son oncle le Doge de Venise souhaite s’emparer des clefs et une apparition très inquiétante surgit au chevet du mourant : l’ange Galadriel qui en tant que gardien de la porte revendique lui aussi la possession des clefs.

Par olivier, le 13 décembre 2012

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Notre avis sur SARIA #1 – Les trois clefs

Cachée pendant six années, Saria grandit et revient sur le devant de la scène surnommée La Luna par le peuple de Venise. Face à une odieuse dictature, elle prend la défense du peuple et, quand elle ne peut acheter la libération de malheureux, elle risque sa vie en prenant leur place sur la sphère aux épingles.
Nul ne sait qui elle est. Elle même ignore son pouvoir, mais déjà elle ébranle l’autorité par son audace et son courage.
Alors qu’elle se cache des sbires du Doge, elle recherche la porte de l’Ange pour venger son père et faire revivre la gloire des Asanti. Aidée par son ami Ricardo, elle s’approche de plus en plus de la résolution de l’énigme qui la mettra enfin face à son destin, mais la police du doge et Galadriel finissent par deviner qui elle est et l’étau malfaisant se resserre autour de la jeune femme.

C’est dans une Venise baroque et décadente que nous entraine Jean Dufaux, une vision futuriste où la société serait tombée suite à un conflit destructeur dans une sorte de moyen âge teinté de science et d’obscurantisme. Un univers où science fiction et fantastique fusionnent dans un esthétisme onirique, où l’Enfer est un lieu bien réel, où les anges du bien et du mal vivent et agissent au même titre que les humains dans une ville somptueusement décomposée.
Il est malgré tout une chose immuable, c’est la soif du pouvoir, la puissance, l’argent continuent de guider les hommes et dans ce panier de crabes Saria est l’image de la justice, de l’honnêteté.
Avec son trait immédiatement identifiable, Paolo Serpieri, le père de Druuna, nous guide dans cette aventure rocambolesque, avec des décors où le minéral et le végétal se mêlent et s’enlacent en une obscène architecture. Dans cette Venise pestilentielle, toute une galerie de personnages se croisent et tournent autour de Saria, entre pureté et pourriture des âmes et des corps, son destin est loin d’être tracé.
Initialement publié chez Robert Laffont en 2007 sous le titre Les enfers, cette nouvelle édition bénéficie avec son passage chez Delcourt d’une nouvelle couverture et d’un nouveau nom de baptême puisque la série prend le nom de l’héroïne.

Par Olivier, le 13 décembre 2012

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