SANTIAG
Le retour

Tout comme Aki, Santiag a traversé le Rio et de fait a franchi la frontière du monde des morts pour atteindre celui des vivants. Soulagés par leur transmutation, il savourent à nouveau la vie. Aki règle ses comptes avec celui qui l’a trahi, Santiag contacte Chamaro pour organiser la rencontre tant attendue avec Santilla et Tossie. Toutefois, ayant transgressé la loi indienne des morts, les deux néo-vivants sont pourchassés par un envoyé d’un buveur d’âmes. De plus, un détective et son client peu scrupuleux accompagnés par feu l’agent Jones s’intéressent également à Santiag et sa famille. La vie du côté des vivants risque d’être éphémère.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SANTIAG #5 – Le retour

Un autocollant flanqué sur le premier de couverture l’indique clairement : ce cinquième tome est la fin du voyage de celui qui a fait une escapade à la limite du monde de la mort à la suite d’un assassinat et qui, par amour familial, tente, par opportunité, d’échapper à sa condition de mort en sursis.

Le précédent tome nous avait laissé interrogatif quant à la réussite de la tentative de passage du Rio c’est-à-dire chez les vivants. Cet opus nous apporte les réponses que l’on espérait et nous apprend qu’il ne sera pas aisé pour Santiag et sa coéquipière de retrouver leur place chez les vivants.

Jean Dufaux clôture brillamment son histoire en cet épisode déchaîné dans lequel le fragile sursis des deux transgresseurs peut, à tout moment éclater. En effet, à plusieurs reprises, alors que l’on pense que le rideau va tomber sur un happy end, un regain de tension se produit suite à de nouvelles péripéties. L’auteur semble nous dire qu’il est le seul à tenir dans sa main le destin de ces personnages et qu’il finalisera selon son bon plaisir. De fait, beaucoup de monde intervient dans cet épisode comme si ces personnages que l’on a vu déambuler dans les cinq tomes venaient tous faire une dernière présentation.

Cet épisode a la fâcheuse particularité de nous plonger dans une telle fébrilité (la fin est toute proche et on ne sait toujours pas si Santiag et Aki sont définitivement saufs) qu’on se surprend à dévorer les planches pourtant d’une rare beauté à la vitesse grand V. Et là, sur les deux vignettes, accompagnées d’un texte aux mots bien pesés, le couperet tombe nous laissant sans voix. Ah, très fort, Monsieur Dufaux !

La fin est proche également pour ce dessin dont on a pris l’habitude d’admirer le style au fil des albums. Dans des perspectives en quête de profondeur extrême, Renaud réalise des décors somptueux de grande diversité dont certains arrière-plans reflètent un travail en couleur directe. On appréciera également la beauté de certains personnages contrastant avec la cruauté d’autres. De même, la gente indienne est largement représentée dans ses coutumes et aussi dans ses traits.

L’aventure au pays des morts touche à sa fin. La vie va t-elle reprendre ses droits sur ces transgressions non tolérées par les us indiennes ? La réponse est au bout de ses quelques pages à savourer précautionneusement. Si j’osais, je pourrais dire que Santiag, c’est vraiment le pied !

Par Phibes, le 25 mars 2008

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