SANG ROYAL
Noces sacrilèges

Le roi Alvar combat à la tête de son armée lorsqu’il est grièvement blessé par un trait lâché par un archer barbare. Son cousin et sosie Alfred l’éloigne du champ de bataille où son armée décapitée doute maintenant de la victoire et vacille sous la pression de l’ennemi.
Afin de sauver la bataille et son royaume, Alvar demande à son cousin de revêtir son armure et de prendre sa place à la tête de ses hommes, mais ce dernier ira bien au-delà de cette figuration. Il va trahir son roi, prendre sa place à la tête du royaume en le laissant pour mort.
Alvar n’aura alors de cesse que de reprendre ses droits. Après des années d’amnésie, il laissera sa haine exploser et reprendra sa place dans un torrent de fureur et de folie.

Par olivier, le 29 mai 2010

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Notre avis sur SANG ROYAL #1 – Noces sacrilèges

Un nouvel album de Jodorowsky est toujours attendu avec beaucoup d’impatience et ce premier opus de Sang Royal ne déçoit pas.
Tout ce qui fait l’originalité du scénariste est là, la puissance, la violence, le sexe, la décadence. C’est une histoire dérangeante et en même temps tellement belle que le vil devient magnifique que la dépravation touche au sublime.
Dans cette aventure hors du temps où rien ne permet de définir l’époque ou le lieu, un roi, assoiffé de vengeance, défie toutes les règles.
Il y a du Shakespeare dans ce récit où la fureur absolue du monarque, son amour irraisonné pour celle qui lui ressemble tant qu’elle ne représente peut-être que l’amour de lui-même, un narcissisme extravagant et dangereux, l’entrainent vers le coté le plus obscur de l’âme humaine.
Tous les fondements de la morale sont balayés par l’extrémisme de ce roi qui tranche d’un coup d’épée tout ce qui peut entraver ses désirs. Mais le contrôle de sa destinée lui échappe.
Une malédiction plane sur lui et la passion qui l’emporte, le dévore et le pousse à assumer des choix et une sensualité brutale et délirante échappe à toute raison.
Dans cet album où la passion-folie, le romantisme est poussé à l’extrême, les fureurs les plus folles, les penchants et les déviations les plus morbides choquent et attirent le lecteur. Jodorowsky insuffle à son récit un souffle épique, un vent de dépravation et de dérèglement qui pourrait presque faire passer le triptyque des Borgia pour un conte pour enfants.

Le dessinateur, Dongzi Liu rend les personnages magnifiquement beaux, la délicatesse de leurs traits, finement ciselés, fait encore plus ressortir la violence de leurs actes.
Les premières cases constituent un véritable choc, violent, sauvage et si les dialogues sont un peu surfaits sur les premières pages, le trait est tellement saisissant qu’on en oublie les quelques paroles échangées par les premiers protagonistes.
La représentation réaliste des acteurs, la flamboyance du mouvement, nous transporte dans cet univers ou le graphisme illumine le scénario.
Le découpage qui privilégie en grande partie les gros plans accentue encore davantage la vivacité du récit qui sans aucun temps mort nous entraîne dans un maelstrom de sentiments où l’amour le plus fou côtoie la plus sordide des perversions.
Ce premier volume d’un triptyque annoncé est tout simplement superbe et Dongzi Liu a su adapter son style aux exigences de Jodorowsky, gommant tout ce que le manhua peut avoir d’exagéré dans les expressions pour n’en garder que la vivacité du mouvement.

Par Olivier, le 29 mai 2010

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