SANG DU DRAGON (LE)
Une promesse est une dette !

En 1709, le Pape Clément IX reçoit dans ses appartements à Rome son espion Bonetti. Ce dernier vient faire son rapport au pontife, un rapport qui concerne le Capitaine Hannibal Mériadec. En effet, deux ans plus tôt, ce dernier après avoir assouvi sa vengeance pour la mort de sa mère et obtenu la grâce de Louis XIV, a décidé de tenir sa promesse faite à sa compagne dame Elween. Pour ce faire, il part à la rencontre de Dame Eloam qui l’investit d’une mission, celle d’aller à la rescousse du peuple elfe qui vit au Nouveau Monde en pleine conquête, opprimé par les prêtres espagnols. Ayant accepté la mission qui l’éloigne totalement des actes pirateries qu’il a commis dans le passé, Mériadec part à la recherche d’hommes qui constitueront son équipage, des individus aguerris qu’il a eu l’occasion de croiser antérieurement, en bien ou en mal. Une fois la sélection faite, la quête commence… mais peu de temps après le départ, des faits pour le moins horribles se déclarent…

Par phibes, le 15 septembre 2014

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Notre avis sur SANG DU DRAGON (LE) #8 – Une promesse est une dette !

Avec le précédent épisode (L’homme au masque de fer – Tome 7), Jean-Luc Istin finalisait la quête vengeresse du charismatique capitaine à la jambe de bois et lançait une partie de son fidèle équipage (Thor, Mael, Maclaw) dans une nouvelle intrigue, trois ans après les faits, qui les amenait à se frotter à un fossoyeur sans pitié et à découvrir que leur maître Mériadec était au Japon.

Contrairement à ce que l’on pouvait attendre, le récit développé dans cet opus écarte l’équipée nipponne (du moins pour quelques temps). En effet, en fin stratège, Jean-Luc Istin a décidé de combler cette époque de trois ans avant l’apparition de l’Ankou, en y insérant une nouvelle aventure de son flibustier sorcier qui se doit, suite à une promesse faite à sa belle, de reprendre la mer à destination du Nouveau Monde.

Après une introduction pour le moins explicite qui permet très habilement, au travers du rapport de l’espion Bonetti au Pape Clément IX, de faire la genèse de l’histoire de Mériadec et également d’en dessiner sa finalité, Hannibal Mériadec se lance dans sa quête, une quête qui semble se transformer en mission de secours d’un peuple opprimé. Pour l’instant, cet opus s’attache à mettre en avant les balbutiements de l’expédition, après une sélection d’équipiers (nouveaux dans la saga) pour le moins animée et atypique. La galerie de portraits mise en place, très bigarrée, promet à n’en pas douter des moments d’intenses rivalités qui vont d’ailleurs se déclarer très vite, suscitées par des évènements particulièrement horrifiques. L’on concèdera que Jean-Luc Istin reste une fois de plus dans des dispositions scénaristiques de haute volée et nous transporte, comme à son habitude, à la faveur d’un jeu verbal subtilement poli, dans des circonvolutions aventureuses à la fois marquantes, rebondissantes et gorgées de mystères.

Comme à son habitude, pourrait-on dire, Stéphane Créty nous gratifie d’un travail graphique superbement orchestré. Son style, des plus réalistes, donne sans contestation du coffre à l’histoire, grâce à la mise en place de décors exceptionnels (dont certains peuvent s’apprécier sur des planches intégrales), dans des perspectives osées et des visions grouillantes de détails. Les personnages quant à eux qu’il fait défiler ont une présence considérable et apportent beaucoup à l’ambiance de l’aventure.

Un très bon début d’épopée flibustière qui, au regard de la quête et des mystères qu’elle porte, promet bien du plaisir en perspective. Vive Mériadec et sa promesse !

Par Phibes, le 15 septembre 2014

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