SANG DU DRAGON (LE)
Tu es ma chair

En 1709, l’espion Bonetti continue à rapporter au Pape Clément IX les faits dont il a été témoin lors de la mission au Nouveau Monde. Après avoir atteint la côte, le commandant Vasquez, mandaté par la couronne espagnole, s’est mis en quête de la fameuse cité elfe qui regorge d’or. Semant la désolation chez le peuple indien, il s’appuie sur les pouvoirs du sorcier Accursio Medicis de l’ordre des cendres qui parvient à manipuler un des elfes captifs pour atteindre son objectif. C’est à ce moment-là que les quatre navires menés par Hannibal Meriadec font leur apparition sur le fleuve Orénoque et tombe bientôt dans le piège tendu par Vasquez. Malgré une riposte infernale, les hommes de Meriadec accusent de sévères pertes. Le Capitaine pirate décide alors de contre-attaquer avec une petite escouade. Tout en fonçant vers les rives où se trouvent leurs assaillants, ils se voient appuyés par une armée cauchemardesque de mort-vivants sortant des eaux qui fait fuir les espagnols. Ne serait-ce pas là l’intervention morbide de sa fille Lilith qui se trouve sur La Mandragore et qui étrangement a été épargnée par les canons espagnols ? Quel jeu joue-t-elle réellement ? Est-elle avec ou contre lui ?

Par phibes, le 22 novembre 2016

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Notre avis sur SANG DU DRAGON (LE) #11 – Tu es ma chair

Nous replongeons, sous le couvert du rapport fait au Pape Clément IX par son espion Bonetti, dans la fameuse quête du non moins fameux pirate Hannibal Meriadec que Jean-Luc Istin anime depuis la fin du premier cycle dédié au Sang du Dragon. Ayant atteint désormais les rivages du Nouveau Monde accompagné en cela par sa fille nécromancienne Lilith récemment retrouvée, Hannibal Meriadec est encore appelé à s’engager dans des péripéties pour le moins hors norme.

C’est donc sur la trace du sinistre Vasquez que ce dernier s’est lancée, une trace qui bien évidemment est marquée par le sang et la soif de l’or. Force est de constater que le récit se veut ici on ne peut plus violent et nous entraîne, eu égard à l’univers porté par le personnage principal, dans une action perpétuelle qui n’élude en aucune manière des rencontres à effets hors du commun. Entre sorcellerie et nécromancie, Jean-Luc Istin joue beaucoup sur le fantastique et également sur le charisme démesuré de ses personnages.

Cet épisode se veut donner plus de profondeur à la fille du pirate. Enigmatique dans ses objectifs réels vis-à-vis de son père (est-elle prête à l’assassiner ?), elle vient ici dévoiler un peu plus de sa maléfique personnalité. Pour cela, l’histoire se scindera en deux courants, l’un actuel au contact de Meriadec face à Vasquez et également à son tuteur Abecassis, l’autre passé, lors d’une fuite durant laquelle elle intègre l’angoissante famille de Cardinal. On ne pourra que saluer la performance du scénariste qui maintient tout au long des 48 planches une ambiance toujours sombre et haletante.

Stéphane Créty contribue lui aussi à la réussite de cet album. Son dessin reste d’une grande qualité et donne une vision de l’aventure fortement prégnante. A cet égard, l’on pourra saluer la façon dont il anime ses personnages, comment il joue subtilement sur leur caractère, sur leurs aptitudes non conventionnelles et sur leur gestuelle mortelle. Les décors du Nouveau Monde sous une pluie battante sont également admirables et témoignent d’une richesse picturale impressionnante. De plus, l’action la plus sombre qui est au centre de cette aventure est remarquablement restituée dans des affrontements fantastiques très saisissants.

Un épisode sombre à souhait, qui amène son lot de réponses et qui reste d’un excellent niveau. Amateurs de récit de pirates à la sauce fantastique, vous êtes servis !

Par Phibes, le 22 novembre 2016

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