Le sang des voyous

Même les voyous meurent. C’est pourquoi Louis, comme les autres, va mourir. Le sang lui monte à la bouche et il constate avec lucidité que le temps des derniers règlements de compte est arrivé. Normal, quand on est un voyou on l’est jusqu’au bout. C’est ainsi que l’homme, vacillant mais debout, dans un état proche du morbide se dirige vers ses souvenirs et s’apprête à faire place nette derrière lui.
Hommes et femmes n’ont qu’à bien se tenir, l’arme fatale est en marche inexorablement. Pas de scrupules surtout dans cet état proche de la fin où seule la fille du tueur sera épargnée, au sens moral du terme uniquement.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

2 avis sur Le sang des voyous

« Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir… » Telle la chanson de Johnny, l’histoire de Paringaux, « Le sang des voyous » est noire, sans espoir aucun d’une happy end.
Le récit est terrible, dur et sans concession. La fin est tragique mais attendue sans pourtant qu’on en devine le sujet. Difficile d’abord cet album est captivant pourvu qu’on en accepte les règles. Proche des ambiances dramatiques de certains films de Guediguian, notamment « La ville est tranquille », le déroulement du récit nous balade entre présent et passé, petit à petit et on arrive vers une issue où tout est clair.

Loustal excelle au dessin dans son style très particulier, reconnaissable au premier coup d’œil. La peinture lui colle à la peau, les cases sont sublimes et malgré la mort qui plane tout au long du récit, le graphisme est particulièrement expressif et vivant !

La lecture de cet album m’a demandé un réel effort devant sa noirceur, sa violence et son fatalisme mais la force presque magnétique de l’œuvre aide à dépasser les a priori. Etrange sensation que celle d’être entraîné malgré soi au fil des pages d’une histoire un peu trop triste alors qu’on a envie d’un peu de rêve.

Quel talent !

Par MARIE, le 23 octobre 2006

Le sang des voyous est effectivement une histoire très noire mais elle n’est pas, dans sa forme, sans présenter quand même des couleurs très criardes qui apportent un contraste artistique tout en maintenant l’ambiance glauque du récit.

J’ai aimé les flashbacks sépia en pleines pages. Parsemés tout au long de l’histoire, ils la rythment et ce passé auquel ils nous renvoient rejoindra petit à petit, chronologiquement, le présent que la dernière page représentera dans le même format graphique.

Enfin, la narration est d’une très grande qualité. Des passerelles sont lancées entre le texte et le dessin quand, de temps en temps, une phrase narrative trouve ses derniers mots dans le texte d’une bulle.

Le dessin n’est pas forcément dans un style que j’apprécie par-dessus tout mais je dois dire qu’il convient parfaitement à ce très bon album.

Par Sylvestre, le 27 janvier 2007

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