SANCTUM
Tome 4

 

Persuadé d’avoir découvert la réincarnation d’Anima Mundi en la personne de Luna Hazuki, le groupe Nitobe par l’intermédiaire de son sombre président a déclaré la guerre au monde entier afin de supplanter les valeurs du gnosticisme et abattre définitivement celles du catholicisme. Après un échange fourni à l’aéroport de Narita entre les combattants de « Pneuma to Stomatos » et la soldatesque de Nitobe au cours duquel le père de Yoshiya est mort, le chaos touche désormais la cité vaticane où là aussi les scènes de combats se multiplient entre les deux représentants des deux mouvements religieux. De son coôté, Luna qui poursuit sa lente mutation en égrainant le nombre de sacrifices au profit du démon Abraxas est décidé à protéger ses deux proches amis, Issa et Toshiya. Aussi, elle se donne pour mission de se livrer au groupe gnostique du président Nitobe. C’est dans l’immense immeuble de ce dernier que la belle japonaise va apprendre le pourquoi d’une telle guerre sous le couvert d’apparitions stellaires gigantesques. Luna serait-elle réellement Dieu ou plutôt l’Antéchrist?

 

 

Par phibes, le 27 juillet 2012

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Notre avis sur SANCTUM #4 – Tome 4

A intervalles réguliers et rapprochés, la maison Glénat publie la série manga originellement intitulée Raqiya et réalisée par Masao Yajima et Boichi. Avec ce tome 4, les deux auteurs nous amènent au plus près de la résolution finale puisque la saga se définit en 5 opus.

Ici, l’histoire fantastique de Luna gagne un degré supplémentaire de puissance, à l’instar de la belle héroïne qui "aligne" malgré elle les tatouages des sacrifices en l’honneur du démon Abraxas. Le récit nous plonge en pleine guerre de religions, entre gnostiques et catholiques, entre deux communautés occultes, le groupe Nitobe et l’ordre des "Pneuma to Stomatos". L’affrontement est cinglant, franchit les portes du cataclysmique et promet des échanges qui taillent largement les rangs de chaque belligérant. Au centre de celui-ci, Luna se métamorphose, usant d’un pouvoir extraordinaire qui permet aux deux camps de la considérer comme une déesse.

Masao Yajima ne fait certainement pas dans la demi-mesure et fait usage d’une violence graduelle extrême. Dans sa vision chaotique de guerre de religions qui concerne maintenant l’humanité entière, il nous intéresse de plus près à ses personnages récurrents, chacun lié au sort de Luna. Les échanges qui s’en dégagent sont passionnés (religieusement ou sentimentalement) et forcent ainsi l’intérêt des péripéties contées. Issa, Yoshiya, Nitobe et bien sûr Luna nous entraînent dans leurs pérégrinations les plus dramatiques et les plus torrides et nous livrent avec force leurs états d’esprit, leurs secrets, leurs aspirations les dures comme les plus tendres.

Eu égard au travail réalisé dans les 3 premiers épisodes, Boichi se conforte dans son univers graphique des plus réalistes. Alors qu’il s’applique à exécuter ses nombreux décors fournis à partir d’un travail photographique exceptionnel, il anime avec puissance ses nombreux personnages dans une ambivalence de caractère subtilement étudiée (douceur sensuelle et noirceur) et une perspective admirable. L’atmosphère cataclysmique se veut de plus en plus forte au gré des nombreuses scènes de combats que le dessinateur dispense au fil des pages dans une recherche de détails et de finesse extraordinaires.

Un avant-dernier tome qui tient ses promesses et qui nous plonge au cœur d’un catastrophisme aux ambiances de guerres religieuses duquel on ne sortira pas indemne. Un moment frissonnant de lecture.

 

Par Phibes, le 27 juillet 2012

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