SANCTUM
Tome 3

Suite aux derniers faits meurtriers qui ont baigné d’une lumière énigmatique et sauvé la jeune Luna Hazuki d’une mort certaine, d’autres évènements sans précédent se sont précipités. En effet, en la zone 51 aux Etats-Unis, un fragment de météorite inerte depuis plus de 60 ans s’est mis à se dissocier en petits morceaux qui se sont envolés dans les airs. Il ne fait plus aucun doute pour la multinationale gnostique "Nitobe" et pour l’ordre secret papal "Pneuma to Stomatos" que la jeune japonaise est l’incarnation d’une entité supérieure mais laquelle ? Est-elle d’essence divine ou au contraire représente-t-elle le diable lui-même ? Une chose est sûre, c’est que les deux organisations se doivent de s’emparer de l’intéressée qui se prépare, sous l’emprise de la ténébreuse Abraxas, à tout d’abord chercher des offrandes et à, d’autre part, bouleverser l’humanité toute entière. D’ailleurs, cette dernière a quitté les siens afin de ne pas les nuire et a entamé une lente mutation interne. Un affrontement pour le moins ancestral ne semble plus inévitable !

 

Par phibes, le 10 juin 2012

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Notre avis sur SANCTUM #3 – Tome 3

Avec ses deux premiers opus, le tandem constitué par Masao Yajima et Boichi nous plongeait dans un ésotérisme extrême, baignant dans des ambiances bibliques de l’ancien et du nouveau testament. Il nous dévoilait avec force et passion la destinée très particulière de la belle Luna, promise à côtoyer le divin ou à provoquer la destruction du monde.

Ce troisième épisode monte d’un cran supplémentaire en caractérisant les deux forces antagonistes (gnostique et christique) qui s’intéressent au cas atypique de la petite japonaise. Que ce soit la société Nitobe ou l’organisme secret Pneuma to Stomatos, ces derniers ont la même visée et ainsi vont tout tenter pour atteindre leur objectif. Par ce biais, Masao Yajima nous donne de la matière, une matière toujours abondante dans les faits qui se base sur une lutte sans merci à la fois occulte et religieuse. Divisé somme toute en deux parties distinctes regroupant chacune plusieurs chapitres, l’une s’accordant à développer l’inquiétude générale engendrée par la nature mystérieuse de Luna (visions de chaque clan adverse, y compris celles des deux plus proches amis de Luna), l’autre représentant le combat effectif entre les groupes et leurs différentes implications armées, ce tome maintient l’intrigue à un niveau qui lui confère un attrait toujours aussi fort.

Luna, qui nous apparaissait dans sa fragilité chavirante, reste toujours dans un self-control exceptionnel, marquée par une destinée qu’elle ne rejette pas, qu’elle sait désormais douloureuse et qui doit l’obliger, sous la coupe démoniaque d’Abraxas, à faire des choses contre nature. Ce tome la campe dans une mutation morale et physique obligatoire, dans une alternative encore incertaine (démon ou divinité ?) et lui donne l’occasion de s’engager dans une ébauche de démarche interne que l’on pressent difficile.

Le graphisme de Boichi fait toujours mouche. C’est avec un réel plaisir que l’on peut savourer le travail effectué dans chaque vignette où, répondant à un code graphique maîtrisé, la recherche de détails est époustouflante, le cadrage dynamique, la perspective remarquablement audacieuse. Le mélange de douceur, de sensualité et de violence auquel il nous a précédemment habitué fait toujours recette et apporte un complément imagé à l’histoire des plus ensorcelant.

Un très bon moment de lecture fantastiquement démoniaque qui installe la saga dans un contexte apocalyptique de plus en plus puissant.

 

Par Phibes, le 10 juin 2012

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