SAN-ANTONIO
Si ma tante en avait

Le chef de la police parisienne San-Antonio et son adjoint Bérurier ont été mutés inexplicablement en la station portuaire costarmoricaine de Ploumanac’H Vermoh. Totalement dépité par cette décision hiérarchique qu’il considère comme une punition, le commissaire pense que l’ennui va être son plus fidèle compagnon. Convoqué par le nouveau Sous-Préfet séance tenante, il découvre avec effarement que celui-ci n’est autre que le vieux, son ancien patron, ce qui le stabilise totalement. C’est en retournant à ses bureaux qu’il est témoin d’une rixe entre deux locaux, le pêcheur Jean-Yves Katkarre et Tanguy Liauradéshome dit Tango la nitro, ancien malfrat. N’ayant pu enregistrer de plainte, les deux hommes sont relâchés. Le lendemain matin, San-Antonio reçoit la visite de la pétulante Marie-Marie qui lui fait part de la découverte d’un noyé dans le port. Sur place, ce dernier est identifié. Il s’agit de Jean-Yves Katkarre, le type qui a été malmené par Tango. Pendant qu’une autopsie est demandée, le commissaire file avertir l’épouse du mort qui accuse le coup. Les premiers résultats de l’analyse tombent et orientent les enquêteurs sur le fait que le pêcheur a été assassiné. Serait-ce Tango qui aurait dézingué celui-ci ? A moins que ce soit l’O.L.B. ? Le Commissaire San-Antonio va avoir du pain sur la planche pour faire tomber le ou les coupables !

Par phibes, le 6 juillet 2020

Notre avis sur SAN-ANTONIO # – Si ma tante en avait

Après un premier essai très concluant, Michaël Sanlaville revient pour une nouvelle adaptation d’un des romans de l’immense saga policière San-Antonio écrite par le célèbre Frédéric Dard. Cette fois-ci, l’auteur a jeté son dévolu sur le 97ème volet des aventures de ce flic doté d’une réelle efficacité pour dénouer ses affaires.

Sous le couvert de la découverte du cadavre d’un pêcheur local, San-Antonio, ayant pris ses nouvelles fonctions, est appelé à arpenter la riante petite station bretonne de Ploumanac’H Vermoh. Sous un crachin léger et une bise à décoiffer le sieur Bérurier, une nouvelle enquête policière est lancée, enquête qui a le privilège de réunir sous sa coupe ce qui fait la particularité des histoires de San-Antonio, à savoir la narration personnelle, l’humour, l’usage d’un langage très coloré et le soupçon de coquinerie.

Pour mener à bien son récit, Michaël Sanlaville s’est emparé de la structure originelle du roman et en a suivi fidèlement son architecture. Très inspiré, l’artiste s’est amusé à choisir les moments-clé de l’enquête en jouant bien évidemment sur la truculence des situations, sur leur côté décalé et poussé jusqu’à une certaine « gravulosité ». Seul à garder la tête froide, San-Antonio égraine les indices (et même les morts), et met en exergue une affaire qui fait son effet tout en faisant tomber certains effets.

L’amusement de l’artiste se perçoit pleinement dans ses illustrations. A cet égard, ce dernier a opté pour des scènes où le rocambolesque prend toute sa place. A la faveur d’un trait peu éloigné du caricatural, il joue subtilement ou grassement avec ses personnages (dont certains se veulent inspirés de personnalités du cinéma comme Alain Delon, Serge Gainsbourg, Jean-Pierre Marielle, Brigitte Bardot ou de la musique comme Renaud…). Usant dans ses phylactères une typographie débridée et s’appuyant sur un comique de répétition, il accentue le cocasse pour compléter le tableau ambiant de cette aventure.

Une deuxième adaptation sur les tribulations d’un personnage qui a le vent en poupe et qui se veut un pur divertissement ! Le plaisir ne s’arrêtant pas là, nous espérons que d’autres adaptations suivront…

Par Phibes, le 6 juillet 2020

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