SAMBA BUGATTI
Samba Bugatti

En ces temps chaotiques, un virus humain a contaminé les machines. Pour ralentir le processus d’érosion irrémédiable, les parties mécaniques infectées sont remplacées par des jeux de pièces antiques. Mais certains petits malins bien organisés comme le mystérieux Konvikt ont tout intérêt à propager cette maladie et à mettre en libre circulation des écrits interdits tel le "Beatifica Blues". C’est à ce titre que Samba Bugatti de la Section Prévention reçoit pour mission de mettre fin à ces agissements destructeurs et prohibés.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SAMBA BUGATTI #1 – Samba Bugatti

Trois ans après la trilogie du "Beatifica Blues", Jean Dufaux et Griffo remettent le couvert en donnant, en quelque sorte, une suite à cette première série. Intitulée Samba Bugatti, du nom du personnage principal, cette nouvelle œuvre au format plus généreux reste dans le même contexte détestable à savoir un environnement certes sophistiqué mais en pleine déliquescence. L’origine de ce mal est une maladie humaine qui s’attaque à la machine, la rongeant de l’intérieur et provoquant des dégâts irréversibles.

Ce premier opus, très remarquable par son côté hors du commun, est la fenêtre ouverte sur l’état d’une société futuriste peu reluisante. Il nous présente également le personnage central de l’histoire avec ses atouts et ses défauts. En positif, Samba Bugatti est un salarié modèle, intègre, inébranlable et volontaire. A sa décharge, c’est un grand naïf qui cache un secret profondément ancré dans sa chair.

Par ailleurs, cette société recèle des individus qui n’ont que l’apparence. Ils s’agit des "Monkeys", êtres mi-androïdes, mi-humains qui sont utilisés à des fins très précises et rappellent les "réplicants" du roman de Philip K. Dick (Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) ou les dollies de la série BD plus récente Nash. Ziggy Montana, l’adjointe de Bugatti fait partie de cette caste et peut se révéler à la fois efficace et dangereuse.

Jean Dufaux lance habilement de nombreuses pistes dans ce chapitre dont certaines ont un lien direct avec la trilogie "Beatifica Blues". Il entretient adroitement le mystère sur bien des points et attise notre soif de connaissance qui ne pourra être étanchée que dans les prochains tomes.

Ceux qui connaissent l’univers graphique de la première série visée plus haut ne seront pas dépaysés par l’environnement dépeint par le chevronné Griffo. S’attachant à réaliser dans les moindres détails et d’un trait fin les décors avant-gardistes extraordinaires, il nous illusionne par sa précision et sa créativité. On reconnaîtra aussi que ce grand monsieur a le don de mettre en valeur, quand la situation se présente, la gente féminine en harmonisant ses courbes généreuses.

Le monde de Samba Bugatti s’offre à nous dans toute sa décomposition mystérieuse. N’hésitez pas à ouvrir les portes de ce dernier pour vous imprégner de son odeur maléfique et pourtant si entêtante !

Par Phibes, le 30 décembre 2007

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