SAMBA BUGATTI
L'oiseau-rouille

Alors que le Centre des Archives a fait l’objet d’une intrusion, Ziggy Montana de la Section Prévention contacte Samba Bugatti pour reprendre du service. En effet, ce dernier est directement concerné par le vol d’un dossier ayant trait à sa famille et plus particulièrement à sa femme et sa fille disparue. Dans ces conditions, Samba Bugatti se trouve dans l’obligation de revoir Dala, son ex-épouse, pour connaître la teneur du dossier dérobé. C’est alors qu’il apprend que sa fille Amina est toujours vivante. Pour Samba, il est plus que temps de la retrouver surtout qu’un robot-tueur est également à sa recherche prêt à détruire le mythe de l’oiseau-rouille.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SAMBA BUGATTI #4 – L’oiseau-rouille

Jean Dufaux remet en service, pour notre plus grand plaisir, le fin limier sévissant au sein de cette société au bord de l’implosion due à une maladie dégénérative qui la dévore de l’intérieur. En effet, après trois épisodes tumultueux passés à la recherche d’un trafiquant d’écrits interdits, Samba Bugatti nous revient en force dans un tome faisant office de one-shot.

Le scénariste s’attache à produire un récit riche en émotions dues à la quête que doit mener un père pour retrouver sa fille jusqu’alors disparue. De même, l’enquêteur renoue avec son passé en s’adressant à nouveau à son ex-femme pour laquelle ses sentiments sont assez confus. Afin de pimenter ces retrouvailles tant souhaitées, Jean Dufaux a intégré à son récit une variable représentée par un robot tueur et son commanditaire. Très à l’aise pour appesantir sa description de cet univers décalé, il crée adroitement une intrigue politico-économique dans laquelle un consortium assure par tous les moyens la pérennité de son entreprise.

Cet épisode est plus fluide que les précédents, plus rapide. Alternant la progression du tueur et celle de Samba Bugatti qui convergent vers l’oiseau-rouille, il fait revenir les personnages essentiels de la série. Par ailleurs, on s’écarte de l’atmosphère des bas quartiers consumés par la maladie pour atteindre les plus beaux secteurs de New York. Voitures, décors intérieurs, tenues vestimentaires, protections sont le reflet de cette couche aisée de la société américaine.

Griffo, quant à lui, maîtrise à sa manière cet univers à la fois délabré et rutilant. Il croque d’un geste assuré et incisif la fausse vision de ce monde manipulé traîtreusement. Ses dessins gagnent en qualité et rejoignent ceux des séries qu’il réalise en parallèle ("Giacomo C.", "SOS Bonheur"…). Le réalisme est bluffant et la colorisation qui accompagne ses graphiques est utilisée à bon escient. On ne se lasse pas d’admirer ses personnages féminins qui dégagent une sensibilité formidable.

Ce dernier opus est à conseiller vivement pour son côté décalé et angoissant d’un univers en état de décomposition avancée. Gageons que la légende de l’oiseau-rouille perdure pour aspirer à un monde meilleur.

Par Phibes, le 2 mai 2008

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