SALVATORE
L'Intégrale monochrome n°1

Une histoire de garagiste, amoureux depuis l’enfance, et bien déterminé à retrouver sa belle en Amérique du Sud. Une histoire de truie, mère au foyer devenue précocement veuve et ayant perdu son treizième porcelet au moment de l’accouchement, prête à tout pour le retrouver. Et puis il y a François, le fameux disparu, se retrouvant dans une famille bourgeoise et chéri par celle qui l’a recueilli.

Par Placido, le 17 octobre 2010

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Notre avis sur SALVATORE # – L’Intégrale monochrome n°1

La découverte de Salvatore a été pour ma part un réel plaisir mais aussi une révélation. En effet, je ne connaissais Nicolas de Crécy que de par ses dessins bien particuliers du géant Léon la Came et je savais l’auteur plutôt original mais l’histoire de ce garagiste de l’amour et de cette truie myope a joué le rôle du baptême. Et souvent les baptêmes, c’est réussi !

Pour aimer Salvatore, il ne faut pas avoir peur d’un certain humour décalé, de l’irréalisable et de l’illogisme, entendons nous bien, c’est avant tout une comédie ! On a affaire à des animaux évoluant dans un monde semblable au notre, d’un point de vue géographique et même d’un point de vue social. Ce dernier point occupe d’ailleurs une petite part dans le récit, à travers les déboires d’Amandine se retrouvant seul, devant affronter avec difficulté la précarité de l’emploi et inversement avec ses douze petits porcelets ayant un sens inné du commerce, affrontant le monde du travail avec brio. Une autre approche se fera aussi avec des plans d’investissements immobiliers peu moraux.

Mais tout le charme de Salvatore réside bel et bien dans les personnages. Entre un chien amoureux accro à la fondue savoyarde, accompagné d’un petit homme inspirant autant la pitié que le mépris et une truie qui ira se perdre dans des soirées gothiques pour retrouver son fils, c’est assez génial. Et quelle voix off ! Elle participe activement à ce ton très décalé et atypique, nourrissant le récit d’un humour savoureux. Ce qui m’a particulièrement plu, c’est la relation entre Salvatore et son compagnon de route. Hésitant pour l’emmener au départ, il ne regrettera pas son bon geste, lui laissant alors commettre les nombreux vols (nécessaire) et se soulageant ainsi la conscience. On ressentira de la pitié pour ce petit personnage et il nous mettra alors un peu mal à l’aise… Mais il nous fera malgré tout hurler de rire ! Et on terminera la dernière page de cette intégrale sur une très belle image de ces deux inséparables!

L’histoire avance doucement, tranquillement les choses se mettent en place. La narration est intelligente, très fluide malgré les différents récits et ces derniers se construisent progressivement pour atteindre un potentiel paroxysme ! Le bienheureux A suivre… nous laisse présager de belles choses encore !
L’intégrale, sortie à très petit tirage permet comme toujours aux retardataires de se remettre à la page pour une modique somme. Une petite réduction de format et un passage à la monochromie oblige. Le résultat n’en ait pas moins plaisant à lire et le trait de Nicolas de Crécy s’apprécie d’autant plus !

Jubilatoire et atypique, Salvatore est une « BD friandise » par excellence, à savourer d’urgence et je serais à votre place, je ne me ferais pas prier !

Par Placido, le 17 octobre 2010

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