L'histoire du marchand de bonbons qui disparut sous la pluie

Miguel vit en Andalousie, il a une famille aimante et un petit travail de vendeur de bonbons, même s’il n’est pas l’employé le plus sérieux qui soit. En parallèle, Miguel a un rêve, l’écriture. Chaque fois qu’il le peut il tente d’avancer dans ses projets, mais ne trouve plus vraiment l’inspiration. Il décide alors de changer de vie et se lance dans le métier de garde du corps au service de l’État. On l’envoie au Pays Basque, où les membres du gouvernement doivent tous être protégés en permanence. C’est une nouvelle vie qui met à rude épreuve son équilibre familiale qui commence de plus en plus à s’effilocher.
Miguel mène peut-être une vie plus tendue, mais à quel prix ?

Par fredgri, le 21 juin 2016

Notre avis sur L’histoire du marchand de bonbons qui disparut sous la pluie

On pourrait s’imaginer en lisant l’argumentaire de l’album qu’il va être question de terrorisme, que les auteurs vont nous parler de la situation très tendue au pays basque jusqu’en 2011, mais en fait il nous est surtout dressé le portrait d’un homme qui choisit un jour de devenir garde du corps pour permettre à sa famille de mieux vivre, sans calculer que l’implication que demande ce nouveau travail va progressivement le faire glisser vers une situation très tendue, ou il va d’une part, voir sa famille s’éloigner et surtout voir sa propre vie mise en danger !

Alors oui, le cadre est omniprésent, mais on sent bien qu’il ne s’agit pas là du véritable propos, que le scénario est complètement tourné vers cet homme, vers ce qu’il vit, alors qu’il évolue dans un cadre ou tous le rejettent !

Petit à petit, on le regarde prendre ses marques, s’éloigner de cette vie ou il était si bien auparavant… Il entre dans une nouvelle existence, pleine de suspicion, ou il faut tout vérifier encore et encore, ou il faut attendre, planqué dans sa bagnole, avec sa partenaire, que le téléphone sonne… Être prêt à réagir au quart de tour, sacrifier l’anniversaire de ses enfants, ne pas aller les chercher à l’école, ne devenir plus qu’une ombre pour cette famille pour qui il aurait pourtant tout fait, ne serait-ce que quelques mois en arrière !
Et c’est cette transformation à laquelle nous assistons. Un homme qui entre dans une zone de guerre privée sans plus y réfléchir que ça, qui assiste à la déliquescence de sa structure familiale, inexorablement…

En contre partie, le scénario reste assez distancier. Ce Miguel on ne le suit que des yeux, on n’entre pas dans sa tête, il n’est presque pas émouvant, mis à part par le biais du graphisme qui vibre à chaque planche, de son rapport avec ses enfants ou sa femme, mais c’est bien tout ! Et c’est un peu dommage, car le sujet prêtait vraiment à davantage d’émotion, de parti pris.

Et du coup, on se laisse très vite porter par la sensibilité du trait de Judith Vanistendael. Par cette façon si particulière de rythmer les pages, de jouer sur les silences, sur les ambiances, de parfois simplement faire dans le contemplatif… C’est du très beau travail qui transcende magnifiquement bien le récit lui même !

Au final, on n’en saura pas forcément plus sur tout ça, sur cette situation extrêmement tendue, mais on a passé un bon moment de lecture !

Par FredGri, le 21 juin 2016

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