SALAMMBO
L'intégrale

Afrique du Nord, IIIème siècle avant Jésus-Christ. La première guerre punique se termine et Carthage repousse de jours en jours la paye de ses mercenaires. Menés par deux chefs de clans barbares, Mathô et Narr’Havas – tous deux amoureux de la belle Salammbô, les mercenaires excédés se soulèvent. Une nouvelle guerre embrase alors l’orgueilleuse cité de Carthage, mais cette fois-ci davantage motivée par la passion et le désir que par la politique…

Par melville, le 23 décembre 2010

Notre avis sur SALAMMBO # – L’intégrale

Véritable monument de la bande dessinée, on peut aisément dire que Salammbô fait partie de ces œuvres qui ont fait date dans l’histoire du neuvième art. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Combien de jeunes lecteurs ont eu l’occasion de se plonger de cette série mythique ? Petit évènement donc que la réédition par Drugstore de Salammbô en version intégrale. Et une grande première pour moi aussi, trop jeune pour l’avoir lu lors de sa sortie, je découvre enfin cette œuvre maîtresse de Philippe Druillet.

Salammbô c’est une histoire où la puissance et la magie des mots du texte de Gustave Flaubert répondent à la démesure baroque et freudienne (entendez par là que l’auteur met en scène le « phallus ornemental » comme personne) des illustrations de Druillet. Tour à tour l’un et l’autre s’affrontent et se s’interpénètrent dans une danse charnelle qui au cœur même des récits de batailles épiques et sanglantes trouve sa plus grande force. Salammbô nous prend aux tripes et réveille en nous cette fougue insoupçonnée, soudain on est comme prisonnier de ce sentiment guerrier et on s’imagine le bras tendu glaive à la main chargeant les décadents carthaginois aux côtés de Mathô pour nous aussi conquérir la divinement belle Salammbô. Dantesque. Superbe !

Philippe Druillet nous propose avec son Salammbô une véritable adaptation du roman de Flaubert, autrement dit il se réapproprie le texte tout en en gardant l’essence même. Transposé tel quel ou bien remanié quand cela était nécessaire, Druillet ne trahit en rien Flaubert, bien au contraire. Et c’est en cela tout le génie de l’auteur, là et dans son audace graphique. Tout en couleur directe ses illustrations s’imposent d’elles mêmes et on a du mal à imaginer comment se passer de ce jaune, de ce rouge, de ce bleu… criards, certes, mais tellement maîtrisés.

Pour terminer, j’ai bien envie de vous dire le désormais traditionnel « un must à posséder d’urgence », mais au final ai-je vraiment besoin de le préciser…

Par melville, le 23 décembre 2010

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