SALAMMBO
1er Livre

Lone Sloane et son équipage traversent l’univers à bord de son vaisseau « griffe d’argent » et croisent une galaxie étonnante : sa géométrie est telle qu’elle semble avoir été façonnée par l’homme. Au centre de cette galaxie un soleil et une planète. Sloane Voit alors apparaître un femme sur ses moniteurs : Salammbô. Il dit la connaître en rêve depuis 1000 ans. Il décide donc de partir seul. Son équipage, des brutes sanguinaires, refusent de voir Sloane s’approprier seul du butin que cache cette planète. Mais la détermination de Sloane est telle qu’il en vient à détruire son vaisseau pour rejoindre celle qu’il a toujours attendue.
On retrouve plus tard le héros aux yeux rouges dans la peau de Matho, ce mystérieux chef de guerre qui, en compagnie des innombrables mercenaires ayant sauvés Carthage, amassés aux portes du palais, se lancent dans une fête orgiaque et sans fin, en l’attente de la solde que leur doit le roi Hamilcar…
(1ère édition : Dargaud, 1982, intégrale chez Albin Michel, 03/2003)

Par TITO, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SALAMMBO #1 – 1er Livre

L’ouvrage débute sur un texte expliquant la genèse de ce projet fou, pour beaucoup d’ailleurs sacrilège : adapter un classique de la littérature en BD, en prenant de grandes libertés sur l’intrigue. Ainsi Salammbô n’appartient plus à la Carthage terrestre, mais à une carthage de space opéra, peuplée de créatures baroques aux armures futuristes. Le simple fait de concevoir un tel projet pique nécessairement la curiosité : comment peut-on avoir une telle audace (ou une telle folie) ? Druillet s’en explique, et comme à son habitude balaye toutes les critiques d’un habile revers de main. Le respect de la littérature ne le soucie pas plus que ceux qui seraient tentés de lui expliquer que « ça ne marchera jamais ». Ce courage, cette insouciance et cette confiance trempent le récit dans une détermination qui lui confère un souffle épique étonnant.
Celui-ci démarre sur une longue mais nécessaire introduction : non seulement Druillet veut adapter Salammbô, mais encore veut-il que le héros, Matho, soit incarné par son propre personnage récurent : Lone Sloane. Il est à ce titre étonnant de voir à quel point la fusion s’opère !
Les dessins de Druillet, dans son style inimitable, sont fourmillants de détails qui font que chaque planche se savoure. Le lettrage et le choix des textes de Flaubert incorporés, parfois sur une page entière, renforcent la majestuosité de l’ensemble.
Autre intérêt, Druillet livre les « musiques utilisées pour la réalisation des albums » : Wagner, Verdi, Puccini, Strauss, Jim Morrison. Une énumération qui ressemble à un dialogue de Druillet…
Au global, ce premier tome sert à rentrer dans le concept, à faire la passerelle entre les univers de Druillet et de Flaubert, à présenter les personnages et la tonalité de l’ensemble : le moins que l’on puisse dire est que cela pique la curiosité, et donne envie de se précipiter sur la suite.
Enfin, cet album constitue une introduction accessible aux mondes de Druillet, et à ce titre peut représenter un test, car à mon avis si vous n’aimez pas Salammbô, il y a peu de chance qu’un autre Druillet ne vous accroche… Faites l’essai !

Par TITO, le 30 mars 2003

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