Saison brune

Durant l’été 2006, Philippe Squarzoni est venu passer quelques jours dans les Alpes du Sud et en a profité pour finaliser son dernier ouvrage intitulé Dol concernant le bilan politique du second mandat de Jacques Chirac. Toutefois, l’ultime chapitre dont il a à traiter se rapporte à l’écologie, domaine qu’il ne connaît que très peu. Aussi, à force de recherche et de documentation, ce dernier s’aperçoit rapidement que le thème en question est vaste, qu’il se réfère souvent à une terminologie particulière telle le réchauffement climatique, gaz à effet de serre, émission de CO2…, qu’il y a un gros malaise et que pour cela, il lui devient nécessaire d’y consacrer non pas un chapitre comme prévu mais plutôt un nouveau livre. Saison brune prend son envol, prémices d’une quête parsemée de découvertes, d’inquiétudes, de questionnements, de témoignages scientifiques, qui va s’étaler sur près de six ans.

 

Par phibes, le 15 avril 2012

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Notre avis sur Saison brune

Philippe Squarzoni fait une entrée des plus remarquées en la maison Delcourt puisqu’il voit publié chez cette dernière non seulement le présent ouvrage mais également ses quatre précédentes œuvres telles Dol, Torture blanche, Garduno et Zapata initialement éditées chez Les Requins Marteaux.

Force est de constater que cet auteur, versé dans le documentaire journalistique, ne fait pas dans la demi-mesure (ce n’est certainement pour le blâmer car on sent qu’il a pour vocation d’aller au bout des choses qu’il entreprend). A l’appui de ce nouvel album volumineux de près de 480 pages, l’artiste nous fait part de son énorme travail qu’il a pu réaliser dans le domaine lié à l’écologie, et plus particulièrement s’attache à nous sensibiliser sur son analyse d’une problématique qui grève actuellement notre monde, celle du réchauffement climatique.

Cet ouvrage se distingue par son ossature consistante, par sa grande qualité de restitution de l’information, par son didactisme ambiant porté par une documentation assurément variée et très précise, par ses statistiques claires et imparables, par ses témoignages scientifiques abondants et éclairés, et enfin par ses séquences plus intimistes "oxygénantes", entre métaphores cinématographiques et souvenirs, liées à son auteur.

Aussi, le résultat qu’il nous livre est indéniablement inquiétant, presque accablant et donne l’impression que Philippe Squarzoni veut, à sa manière, tirer la sonnette d’alarme sur le fait que le monde tel qu’il va, fonce droit dans le mur. Cautionné par le témoignage unanime du collectif scientifique, l’artiste fait, sans équivoque, son analyse complète de la situation sociale, économique et politique, dans ses aspirations, ses malversations et ses contradictions, et sous le couvert d’une phase temporelle intermédiaire (d’où le titre de son ouvrage) évoque sensiblement certaines pistes possibles mais difficiles de redressement.

Graphiquement, comme à son habitude, l’artiste travaille indubitablement d’après photos. Son évocation en noir et blanc est par conséquent proportionnée, et reste dans une représentation figée qui a pour avantage de pousser, d’une part, à l’assimilation du message graphique et, d’autre part, à la réflexion.

Un documentaire volumineux et remarquable qui a le mérite de mettre sur la table une problématique écologique dont il devient plus qu’urgent de traiter avant que ce ne soit irrémédiable. L’avenir planétaire est entre les mains de tous !

 

Par Phibes, le 15 avril 2012

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