SAINT KILDA
L'esprit de l'île

En la petite communauté de l’archipel de Saint Kilda, la jeune Gwenvred déplore la disparition de Darius, biologiste fraîchement débarqué dont elle est éprise. Lui est-il arrivé malheur, nul ne semble le savoir. Jacob affirme qu’il est parti définitivement, abandonnant les îliens à leur mode de vie rustique. Mais Gwenvred ne peut le croire et s’insurge contre celui qui, au nom de Dieu, fait régner l’ordre dans tout le clan. Aussi, ne tarde-t-elle pas avec ses idées dictées par le démon, d’être châtiée. A l’issue de sa punition, elle apprend incidemment que Darius est allé, avant de disparaître sur Dun, une partie de l’île accessible uniquement par la mer. Ces renseignements suffisent à la jeune femme pour se transporter sur les lieux et y retrouver enfin la trace du disparu… L’heure de l’émancipation a sonné !

 

Par phibes, le 19 décembre 2010

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Notre avis sur SAINT KILDA #2 – L’esprit de l’île

Après un premier tome réussi qui mettait en place une intrigue soutenue ayant pour cadre historique l’île de Saint Kilda, l’histoire reprend son cours à la sortie de deuxième et dernier opus.

Précédemment, Pascal Bertho nous avait laissé sur une note interrogative. Par le présent, il vient l’entretenir sur encore quelques planches pour ensuite donner les réponses tant attendues. Pour ce faire, il donne un peu plus de présence à Gwenvred qui va, de par ses sentiments pour Darius, initier un mouvement de contestation inédit sur le territoire vis-à-vis de l’autorité incarnée par Jacob et qui va enfler progressivement au fil de ses pérégrinations.

Cet épisode conserve un ton dramatique et surprend parfois par la radicalité de certains rebondissements. Il vient dénoncer les travers machiavéliques d’un personnage qui, sous un couvert idéologique et religieux, manipule despotiquement la naïveté de ses ouailles.

Plus linéaire que le tome premier, la tournure des évènements qui s’assoient sur l’existence réelle d’un archipel vivant en totale autarcie durant un millénaire, a son intérêt. En effet, on assiste à la montée en puissance de la prise de conscience de ses autochtones, assistés par des continentaux tels Darius et Mathilda. L’humanisme des situations n’échappera pas au lecteur qui suivra ces péripéties sociétales avec un plaisir soutenu.

Grâce soit rendue à Chandre qui reste, avec brio, dans une conformité picturale douceureuse. Le travail de colorisation directe, tantôt vaporeux, tantôt consistant, qu’il use avec justesse est des plus charmeurs. Pareillement, son trait, qui est de qualité, a tendance à s’arrondir, prouvant que l’artiste gagne en assurance.

L’esprit de l’île est une fin de fiction aux accents historiques prononcés que l’on mettra à l’actif d’un tandem prometteur.

 

Par Phibes, le 19 décembre 2010

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