Le Dernier Vol

Entre 11h44 et 12h06, le lundi 31 juillet 1944, Saint-Exupéry, à bord de son Lightning P38 plonge dans une multitude de souvenirs. Il se souvient de sa mère qu’il n’a pas vue depuis 4 ans, de Mermoz, de Guillaumet, de la troublante Consuelo qui deviendra sa femme, il se souvient de son frère, François qui lui manque tellement.
Il croise sa sœur Simone, le petit prince, les moutons du ciel. Il repense à Serre et Reine, à l’affaire Bouilloux-Lafont.
Et puis il revoit les décors, les lieux, ses voyages jusqu’à cet ultime destination, ce dernier vol qu’il a promis à Félicia Morales et qui l’entraîne au cœur d’un univers inconnu.
A 12h06 Antoine de Saint-Exupérya disparu.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le Dernier Vol

Saint-Exupéry, pilote des débuts de l’aérospatiale, rêveur, conteur, écrivain, a fait rêver des milliers de lecteurs grâce à ses récits, ses souvenirs, ses livres. Un jour, il disparaît sans qu’on ne retrouve jamais sa trace.. c’est souvent ainsi que naissent les légendes.
D’une légende à l’autre il n’y a qu’un pas et le grand Hugo Pratt se jette à crayons perdus, aidé par un talent et un imaginaire débordant, au cœur du mythe. C’est grâce à cette improbable rencontre que les deux artistes dialoguent par œuvre interposée. Tout au long de ce dernier vol, St Ex., sous la direction de Pratt, revit quelques fragments de sa vie rythmés par les parutions de ses livres.
En superposition à la vie et à l’œuvre du maître aérien, Pratt parsème les pages qu’il écrit et dessine avec des images plus personnelles qu’elles n’y paraissent. Ainsi il met en scène le sable, l’élément aveuglant et étouffant des« Récits de Guerre », celui des « Scorpions du désert », « celui des Ethiopiques ».
Leurs œuvres se croisent sans cesse. Les deux hommes sont touchés par le désert, les pays d’Amérique du sud ou d’Afrique, par les voyages même si l’un préfère l’avion alors que l’autre préconise le bateau avec la création d’un marin célèbre : Corto Maltèse ; et le train (V/Corto Maltèse en Sibérie.), par les rencontres féminines.
L ‘étonnant rendez-vous semble tout à fait naturel et tellement évident que cet album se lit avec une grande aisance.! La magie de la bande dessinée donne corps à ces auteurs et c’est à la fin qu’on se rend compte qu’on les a accompagné dans leurs aventures jusqu’au bout du drame. Pour ajouter encore au symbole et au rêve, c’est le tout aussi légendaire, Umberto Ecco qui signe une préface sur cette superbe réédition de Casterman.
La lecture de cet ouvrage est indispensable, c’est un invitation au voyage comme l’aurait décrite Charles Baudelaire qui, me semble t-il aurait pu être le quatrième larron d’une partie de cartes à la Pagnol !
En conclusion, cet ouvrage ne pouvait pas ne pas exister !

Par MARIE, le 17 octobre 2004

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