Saint-Etienne Lyon

Afin de rallier Saint-Étienne à Lyon, un père a, par pur snobisme, décidé d’amener sa petite famille en utilisant l’avion plutôt que le train. Mal lui en prend car à peine tout ce petit monde a décollé qu’il s’aperçoit qu’il a oublié sa femme. De plus, comble de malchance, une bande de terroristes pro-savoyards s’est mis en tête de détourner l’appareil. Que faire en pareil cas ? Peut-être un contre-détournement comme le lui a conseillé par téléphone sa femme qui, de son côté, se plie en quatre pour remettre sur le bon chemin un voleur gauche. Mais la situation virevolte à nouveau car l’avion qui avait repris la direction de Lyon, lorgne vers l’île d’Ibiza. Tout ça parce que le commandant de bord a décidé d’octroyer à tout le bord des vacances. De fait, pour Lyon, ce ne sera pas pour tout de suite, surtout que l’avion présente quelques signes de défaillances techniques qui vont l’obliger à se crasher.

 

Par phibes, le 1 avril 2011

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Notre avis sur Saint-Etienne Lyon

Arborant un titre qui pourrait s’apparenter à une rencontre de foot, ce nouvel album de B-Gnet vient nous plonger dans un univers décalé qui a pour avantage de mettre en évidence l’une de ses nombreuses facettes. En effet, après avoir travaillé sur un western original au cœur des montagnes rocheuses, Old Skull, le voilà en ce mois d’avril 2011 au cœur d’une aventure familiale ubuesque haute en rebondissements.

En effet, dès la première planche, le ton railleur est clairement affiché par l’annonce d’un parcours en avion (un saut de puce de 60 km) qui a la particularité de se transformer en un drôle de carnaval. A cet égard, B-Gnet ne tarit pas d’inventivité pour tourner les évènements que génère un tel voyage dans un délire paroxysmique. Les aventures de ce père de famille ouvrent des portes d’un univers rocambolesque, disproportionné, où s’entremêlent à la vitesse supersonique nombre de situations illogiques et tellement décoiffantes.

Ainsi, le rire est de mise, (si tant est que le lecteur soit sensible à cet étalage d’absurdités). On se plaira à suivre, via des dialogues incisifs, les réactions désordonnées, à contre-courant total des idées reçues, de ses nombreux personnages qui partagent une équipée folle qui bat généreusement de l’aile. La mécanique est bien huilée puisque le résultat est là : plus c’est fou, plus on se gausse.

Pour les besoins de cet opus, B-Gnet opte pour un trait minimaliste. Utilisant un découpage très conventionnel, animant énergiquement ses nombreux protagonistes un tant soit peu caricaturaux, il dévoile un message très clair, celui de l’invraisemblable exacerbé. L’essentiel est donc dit dans ses planches où s’alignent en continu sur 47 pages des strips de trois vignettes à la colorisation primaire ajustée.

Un one shot de haut vol, débridé et débordant de pure fantaisie voire de folie, qui part dans des circonvolutions acidifiantes que l’auteur maîtrise à la perfection et qui trouve une place de choix dans la collection Contre-pied de chez La boîte à bulles.

 

Par Phibes, le 10 avril 2011

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