SAINT-ELME
La vache brûlée

Sur les hauteurs embrumées du Col de la Lanterne, un mystérieux van dans lequel se trouvent deux hommes taiseux fait halte au pied d’une maison isolée. Tandis que le premier ouvre l’arrière du véhicule à deux des quatre occupants de la bâtisse pour dégager une cache, le deuxième, Morba, part se dégourdir les jambes. Ce dernier finit par être attiré par un curieux dessin sur une petite fenêtre derrière laquelle est retenue une petite fille. Etant prie de retourner au van, il s’exécute peunaudement. Mais quelques minutes après, il en ressort pour enfermer l’un des hommes dans le véhicule et dégommer les autres. Blessé, il parvient à sortir la petite fille et l’emmène avec lui. Au petit matin, un peu plus bas dans la vallée, à Saint-Elme, débarque le détective Franck Sangaré. Ce dernier est accueilli par Madame Dombre, une assistante locale, qui est prête à lui apporter son soutien sur l’affaire dont il a été missionné, à savoir enquêter sur la disparition d’un fils de riche, Arno Cavaliéri. Pendant ce temps, Stan et Tania Sax reçoivent la Maire de Saint-Elme et le Directeur de l’usine d’embouteillage pour un nouveau projet de développement de la cité. Celui-ci est retoqué vertement par leur père, puissant magna de la ville.

Par phibes, le 17 septembre 2021

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Notre avis sur SAINT-ELME #1 – La vache brûlée

Après L’homme gribouillé paru chez Delcourt en début d’année 2018, Serge Lehman et Frederik Peeters recroisent leurs chemins pour nous offrir le produit de leur nouvelle association, Saint-Elme, une histoire sombre qui fleure bon le soufre.

A la faveur de ce premier volet, le ton est donné, sans appel. En effet, sous le couvert de quatre-vingt pages, le décor est planté. La mise en place de l’intrigue passe par l’interpénétration de trois séquences distinctes mettant surtout en évidence une enquête policière menée par un détective (Franck Sangaré), un rapt d’enfant (Katyé et Morba) et l’omnipuissance d’une famille (les Sax). Ces trois tranches de vie ont un point commun, Saint-Elme, une ville montagnarde qui semble, à prime abord, vivre de sa richesse naturelle, l’eau de source et aussi de ses légendes (la vache brûlée) mais dont l’arrière-boutique cache quelque chose de beaucoup plus sournois.

Dans ce contexte un tant soit peu étouffant, Serge Lehman trouve le bon moyen pour peser sur son récit, n’hésitant pas à user de dispositions violentes, malsaines voire extrêmes. Hachant pour le moment celui-ci comme une présentation générale sans pour autant en distiller le pourquoi du comment, l’auteur pique au vif notre curiosité tout en nous entraînant volontairement dans des circonvolutions insoupçonnées (la fuite de Katyé, les péripéties de la vache…) et dans des retranchements inconfortables. Force est de constater que cet effet scénaristique marche à merveille et par ce biais, fait monter efficacement l’adrénaline du lecteur.

Abandonnant le noir et blanc de l’album précédent, Frederik Peeters fait ici une représentation très riche en couleur voire psychédélique. N’hésitant assurément pas à nous piquer les yeux, l’artiste trouve ainsi l’occasion de rehausser puissamment ce dessin semi-réaliste qu’il a appris à maîtriser au fil de ses albums. Afin de rendre plus prégnante l’histoire et d’alourdir les propos de son scénariste, il ne manque pas d’appuyer son encrage dans des effets volontairement sombres qui, bien sûr, renforce le côté sordide.

Un excellent début, à la fois percutant et maléfique, d’une équipée policière qui n’a pas encore délivrée toutes ses intentions malsaines. On attend la suite avec impatience prévue semble-t-il en janvier 2022 !

Par Phibes, le 17 septembre 2021

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