Saïgon-Hanoi

Homer est un ancien du Vietnam, il est revenu, triste, mélancolique. Ce soir là, il roule dans la neige, retrouve la maison de son enfance, la chaleur du feu, le confort de ce vieux fauteuil. Il se souvient encore de ce voyage documentaire qu’il a fait, quelques mois auparavant, à Saigon, le reportage passe justement à la télé dans quelques minutes quand soudain le téléphone sonne… "… ", "Qui appelle ?", "Félicity. Félicity Cosgrove… N’ayez crainte… j’avais envie de parler à quelqu’un. J’ai pensé que ce serait plus amusant avec une personne se trouvant dans le coin… J’ai cherché dans l’annuaire du comté et c’est votre nom qui a retenu mon attention." Commence alors une soirée devant la télé muette ou dansent juste les images du souvenir, au rythme d’une conversation toute simple entre deux inconnus.

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Saïgon-Hanoi

Cet album représente, à mes yeux, le summum de l’art de Cosey.



Tout commence assez calmement, un homme roule dans la neige, traverse un bourg, puis se retrouve sur un chemin qui le mène à une vieille maison, celle de ses parents. Il sort son petit sac de provision, allume un feu, il s’installe tranquillement… Puis le téléphone sonne…


Il ne se passe pratiquement rien dans ces pages, juste une petite mélodie de la simplicité. Deux personnes qui veulent discuter, que tout sépare et dont le souvenir de l’autre ne se devinera qu’à l’ombre d’un petit sourire au coin de la bouche.

C’est un album magnifique, d’une extrême délicatesse, très humain. La structure narrative est assez particulière, les dialogues d’Homer sont sur fond blanc, tandis que ceux de Felicity sont sur fond bleu. En même temps que la conversation on voit les images sans commentaires du reportage qu’ils regardent chacun de leur côté. Mais, à aucun moment, ça ne gène la lecture, ça n’est jamais touffu, une très agréable digression, au fil de ce dialogue improbable et plein de charme, entre une jeune ado précoce et un baroudeur solitaire. C’est particulièrement cohérent.



Quand j’ai refermé cet album j’ai eu une agréable sensation de calme, un brin mélancolique, mais aucune tristesse en tout cas. Certainement un des plus beaux moments de lecture depuis longtemps en tout cas.

Par FredGri, le 3 février 2003

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