La sage-femme du roi

Paris, milieu du XVIIIème siècle – Angélique du Coudray exerce tant bien que mal le métier de sage-femme, appliquant des techniques novatrices. Devant faire face à la concurrence des chirurgiens, et à la méfiance des femmes proche d’accoucher, elle décide d’accepter la proposition du Baron de Thiers, et va s’installer en Auvergne. Elle va être rapidement confrontée à des difficultés encore plus grandes…

Par v-degache, le 29 avril 2023

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur La sage-femme du roi

Il est de ces ouvrages que l’on ouvre sans rien en attendre, pour lesquels le sujet n’emballe pas vraiment, et que l’on va pourtant frénétiquement dévorer d’une traite, regrettant à la fin que ce moment de lecture soit déjà terminé…
La sage-femme du roi est de cette veine. Un titre peu sexy, une couverture planplan, sombre, et énigmatique, un sujet, les accouchements au 18ème siècle, pas forcément emballant, un duo d’auteurs, Hervé Duphot au dessin et Adeline Laffitte au scénario, qui ne déchaine pas une passion immédiate…
Bref, typiquement la BD que l’on apercevra, ou pas, dans le rayonnage, qu’on feuillettera peut-être, et que l’on reposera probablement aussitôt… Et typiquement la BD qui accroche dès les premières planches, que l’on dévore, et que l’on a envie de pousser, de défendre, d’offrir.

La sage-femme du roi c’est le combat d’une femme propulsée dans l’octogone, où elle se retrouve face à toute l’ignorance d’une partie de ses contemporains, une bagarre incessante contre les superstitions et les peurs de ce milieu du 18ème siècle. Cette femme, Angélique du Coudray, exerce son métier de sage-femme à Paris, et y excelle. Bien que reconnue, elle a cependant du mal à gagner la confiance des femmes en attente d’un enfant, concurrencée notamment par des chirurgiens qui comptent bien garder le contrôle de cette activité rémunératrice.
Lorsque le Baron de Thiers lui propose de venir s’installer dans sa ville pour y exercer son métier, et ainsi enrayer les trop nombreux décès causés par les accouchements, ainsi que les mutilations, elle ne met pas longtemps pour accepter ! Et, quiconque s’étant déjà retrouvé à Thiers par un temps maussade sait que ce n’est pas forcément un lieu de villégiature très agréable et attirant… Lorsque cela s’accompagne d’une omerta quasi-généralisée, s’engage alors un parcours de la combattante face à cette méfiance partagée par une grande partie de la population vis-à-vis de la « Parisienne » et des ses méthodes quelque peu novatrices. Cela conduira Angélique à ce que le titre de l’ouvrage dévoile, et à façonner un métier tel que nous le connaissons aujourd’hui !

Toute cette histoire est très bien servie par l’écriture rythmée d’Adeline Laffitte, et le dessin semi-réaliste d’Hervé Duphot (Simone Veil – L’immortelle, Marabulles, 2018). Le lecteur ne s’ennuie jamais, saisi par l’engagement au quotidien de cette femme forte et la qualité du récit.

Pas d’hésitation ni de tergiversations ! Précipitez-vous sur La sage-femme du roi !

Par V. DEGACHE, le 29 avril 2023

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