SAGA DE WOTILA (LA)
Le jour du Prince Cornu

Au début du 5ème siècle après JC, l’empire romain est en pleine déliquescence. Compte tenu de l’affaiblissement de leur domination territoriale, les autorités s’appuient sur l’aide des Goths Tervinges, peuple nordique migrant en quête de terre d’asile, en lui attribuant un large pan de territoire qu’ils s’engagent à préserver contre toute tentative d’invasion étrangère. C’est dans ce contexte délicat que vit le jeune Wotila, fils du prêtre Livtrasir de la tribu du reiks Thorulf. Alors qu’il se prépare à devenir lui-même prêtre, il voit, à sa grande stupéfaction, ses origines contestées par certains de ses pairs. Pareillement, lors d’une escapade en forêt, la rencontre fantomatique d’une femme blessée vient conforter le doute sur son ascendance. Qui est cette femme mystérieuse ? Qui est réellement Wotila ? Est-ce que Livtrasir est vraiment son père ? Pourquoi une tentative d’enlèvement en son encontre ? Alors que se profile une cohabitation difficile entre Goths et romains, Wotila va tenter de trouver les réponses à son tourment.

Par phibes, le 1 juin 2011

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Notre avis sur SAGA DE WOTILA (LA) #1 – Le jour du Prince Cornu

La saga de Wotila est la première publication grand public réalisée par un duo d’auteurs pour le moins avertis en matière de récit historique à savoir Hervé Pauvert, enseignant en Histoire et Cécile Chicault, spécialisée dans les ouvrages pour jeunesse (L’oiseau d’or, Zélie…). De fait, ces derniers mettent à profit leurs connaissances dans leurs domaines respectifs pour traiter ici d’une épopée liée à une période de l’Histoire peu connue, celle qui amorce la transition entre l’Antiquité et le Moyen-Âge, à la suite de l’anéantissement de l’Empire Romain.

C’est donc les années 400 après JC qui ont été retenues par les auteurs pour asseoir leur récit, ayant trait à la quête identitaire d’un jeune goth, Wotila. Force est de constater que, dès le départ, Hervé Pauvert et Cécile Chicault affirment de façon nette et précise leurs intentions d’offrir une aventure didactique, au plus proche de la réalité historique. Trombinoscope des personnages, sommaire et lexique détaillés intègrent l’ouvrage, permettant ainsi de caler temporellement les péripéties.

La fresque dont il est question se veut d’une approche agréable, idéale pour les férus d’Histoire et d’histoires, tant les assertions historiques sont nombreuses. Certes, celle-ci tarde à prendre son élan, mais après une première révélation faite par Retemer, finit par prendre ses marques dans une quête identitaire dont le personnage principal, Wotila, va être le porteur. Progressivement, le mystère, susurré en premier lieu par la tentative d’assassinat sur le jeune Lucius, s’appesantit assez adroitement pour finir par se transformer en une trahison suivie d’un complot dont il reste tout à découvrir.

Le graphisme de Cécile Chicault se révèle dans sa douceur et sa délicatesse. Un tant soit peu à l’image de représentations picturales moyenâgeuses, son trait manque un peu de profondeur et laisse transparaître une certaine fixité dans les mouvements. Toutefois, le travail qu’elle fournit démontre une recherche avérée du détail historique, une rigueur sublimée par la précision des vues aériennes des villes d’antan, superbement restituées et une colorisation des plus adaptées.

Une première partie somme toute engageante d’une aventure fortement ancrée dans l’Histoire, dédiée à un jeune garçon dont la destinée tortueuse reste à découvrir.

 

Par Phibes, le 28 juin 2011

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