SACHA GUITRY
Le bien-aimé

En 1890, alors que ses parents viennent de divorcer, le petit Sacha, âgé de 5 ans se voit enlevé par son père qui l’entraîne à Saint-Pétersbourg. Durant quelques mois, le jeune Sacha découvre la scène et joue même pour le Tsar et ses proches. De retour à Paris, il retrouve son frère Jean et entame sa scolarité. Si cette dernière ne se révèle pas des plus reluisantes, il n’en demeure pas moins qu’à partir de ses 18 ans, il écrit sa première œuvre théâtrale. Brouillé avec son père pour lui avoir ravi sa maîtresse et sapé un rôle dans une de ses pièces, Sacha se retrouve à 20 ans sans ressource. Après l’échec de l’une de ses pièces et à la faveur de l’aide d’une de ses conquêtes, l’artiste remet son talent en jeu et, grâce à l’écriture, obtient à nouveau le succès. Il se marie avec sa bienfaitrice et après avoir été réformé du service militaire et traversé trois années d’insuccès, il obtient la direction du Théâtre des Mathurins. C’est en ces lieux magiques qu’il connaît bien que l’artiste au verbe vif et acerbe va obtenir le triomphe et enfin se faire aimer du public. Plein de projets, grand amateur des femmes qu’il cueille sur les planches et véritable touche-à-tout, Sacha Guitry construit sa légende.

Par phibes, le 19 septembre 2017

Publicité

Notre avis sur SACHA GUITRY #1/2 – Le bien-aimé

Cela fait 60 ans que Sacha Guitry est décédé. En l’honneur de ce personnage incontournable des 6ème et 7ème arts, les éditions Glénat ont, sous le couvert des auteurs Noël Simsolo et Paolo Martinello, décidé à leur tour (après Sacha Guitry, une vie en bande dessinée publié chez Delcourt en juin dernier) de le plébisciter au travers d’une évocation illustrée.

Prévue de se décliner sous la forme d’un diptyque, cette première partie de biographie a l’avantage de faire connaître l’artiste et ses multiples facettes, dans les moments les plus forts qui ont marqué sa grande destinée. Pour ce faire, Noël Simsolo s’est appliqué à suivre scrupuleusement et chronologiquement la vie de ce haut personnage à l’appui d’une documentation inévitable. Evidemment, les références (à la famille, aux conquêtes féminines, aux œuvres, aux rencontres avec des personnalités) sont multiples et transparaissent subtilement englobées dans une succession de tranches de vie juxtaposées.

De fait, la lecture se veut agréable et dévoile remarquablement l’essentiel de la personnalité de Sacha Guitry. En un temps restreint (malheureusement !), un pan de la vie (de ses cinq ans en 1890 jusqu’en 1938) de cet artiste nous est offert, démontrant sa montée en puissance au travers de ses qualités inébranlables de dramaturge (il est à l’origine de 124 pièces de théâtre), son amour indéfectible pour la scène et pour les femmes, sa découverte du cinéma. Pareillement, on y trouvera nombre de réparties (assurément insuffisantes) qui ne manqueront pas de souligner l’homme d’esprit qu’il était.

La partie graphique orchestrée par Paolo Martinello fait son effet. A la faveur d’une colorisation directe soignée, l’artiste illustre avec une certaine justesse l’univers de Sacha Guitry. L’on concèdera que dans cette partition, l’effort documentaire est perceptible. A ce titre, l’on saluera en particulier le joli travail de restitution des personnages ayant existé dans des portraits habilement croqués malgré une petite tendance à la caricature. L’évolution du personnage central à travers les âges est bien représentée et donne un bel aperçu de son existence.

Une première représentation biographique pour le moins réussie qui donne envie de voir le second acte.

Par Phibes, le 19 septembre 2017

Publicité