Sa majesté des chats

Poursuivis par une horde de rats enragés, deux chats de gouttière ont traversé la Seine pour rejoindre une petite communauté fortifiée située sur l’île de la Cité. Sauvés in extremis, ils font la connaissance de celle qui dirige les lieux, à savoir la chatte Bastet, un tantinet hautaine, et de son compagnon à trois yeux Pythagore. Les deux nouveaux arrivants leur apprennent que leurs poursuivants se sont fédérés sous la houlette d’un certain Tamerlan et qu’ils provoquent la désolation partout où ils passent. Le jour où un immense parti de rats se regroupent sur les berges de la Seine et que celui commence à organiser le siège de la petite communauté, Bastet et les siens prennent le parti de faire construire par leurs servants humains une montgolfière pour aller chercher du secours. Auront-ils la possibilité de trouver une autre communauté qui veuille bien les aider ?

Par phibes, le 23 novembre 2022

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Notre avis sur Sa majesté des chats

En 2021, Pog et Naïs Quin s’accaparaient l’œuvre du romancier Bernard Weber intitulée Demain les chats pour la restituer en la forme illustrée. Cette initiative ayant boosté leur envie de poursuivre leurs efforts d’adaptation, les co-auteurs ont donc pris à bras-le-corps le deuxième volume de cette aventure anthropomorphique afin de la décliner en bande dessinée.

Nous replongeons dans les ambiances postapocalyptiques qui grèvent la planète tout entière après une guerre civile dévastatrice et la propagation d’une épidémie de peste. Dans cette atmosphère délétère, des communautés animales se sont créées dans le but de survivre au fléau et plus particulièrement résister à la prolifération de rats. L’une d’elles se trouve sur l’Ile de la Cité à Paris, dirigée par Bastet, une chatte bien arrogante vis-à-vis de ses pairs et du genre humain qu’elle a asservi.

De fait, si vous avez déjà lu le premier opus, vous ne serez pas surpris pas de retrouver les personnages principaux que sont Bastet et Pythagore dans leur nouvel objectif, celui de trouver de l’aide pour contrer l’invasion de leur communauté. Dans un effort de synthèse évident, Pog parvient avec adresse à délivrer l’essentiel de cette équipée fantastique qui passe par de nombreuses étapes et de bonnes surprises. Dans des ambiances d’expériences animales et fort d’une envie d’en découdre, on suit leur périple qui bien sûr n’a rien d’une promenade de santé. Surtout que le drame a toute sa place et vient grever lourdement leur parcours tant leur adversaire est puissant.

Graphiquement, Naïs Quin continue à gérer l’univers anthropomorphique de Bernard Weber dans une forme semi-réaliste qui a certes du charme. A partir de ce style qui pourrait s’apparenter à celui que l’on peut découvrir dans des aventures pour jeunesse, elle trouve le moyen de donner une réelle « personnalité » à ses personnages comme Bastet et Tamerlan et de les faire arpenter un univers de violence, sournois et déliquescent.

Une nouvelle adaptation bien efficace et somme toute éclairante sur le roman fantastique éponyme écrit par Bernard Weber.

Par Phibes, le 23 novembre 2022

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