RWANDA 1994
Le camp de la vie

Dans un Rwanda déchiré par la guerre civile tout autant que les acteurs de cette guerre sont manipulés et fanatisés, Mathilde est toujours aux mains de ceux qui la gardent captive et qui l’exploitent.

Malgré le mutisme dans lequel son horrible passé récent l’a plongée, Mathilde a bien voulu s’accrocher à ce témoignage qui lui a été fait comme quoi son fils qu’elle croyait mort, Paul, est en réalité toujours bien vivant.

L’espoir était mince. Trop mince. Mais il a suffit pour qu’elle en ait le cœur net et pour qu’elle aille se prouver ces dires. Cependant, sortir des griffes de ses ravisseurs allait être tout sauf facile…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur RWANDA 1994 #2 – Le camp de la vie

C’est presque dommage que cet album paraisse si longtemps après les événements sanglants qui ont touché l’Afrique des grands lacs mais force est de reconnaître que cette parution tardive s’impose finalement comme une nécessaire piqûre de rappel. Car c’est le problème avec ces conflits du bout du monde qui font un temps la une : c’est qu’une fois les caméras éloignées, ils tombent dans l’oubli sans pour autant que sur le terrain tout soit réglé.

Ce tome 2 de Rwanda 1994 nous montre encore beaucoup de choses qui font réagir, ou qui devraient, en tout cas ! Familles déchirées, recherche des siens, morts, blessés… Ca, c’est classique, oserais-je dire, pendant une guerre. Mais à cela s’ajoutent déplacements de populations, communautés auto-gérées d’enfants orphelins, système D pour survivre, assistance d’organisations étrangères, qui sont plus liés aux conflits mettant à feu et à sang les pays en voie de développement. Et tout ça sur fond d’animosité extrême entre Hutus et Tutsis, triste spécificité locale, ce qui est l’un des éléments prépondérants de cette guerre au Rwanda tout autant que c’est quelque chose qu’on a beaucoup de mal à comprendre, bien que le cas se soit présenté aussi dans les Balkans, à nos portes, entre diverses communautés qui vivaient ensemble jusqu’à ce que la haine grandisse entre elles…

Le dessin réaliste traduit bien tout cela. Et avec de belles couleurs. Mais ce qui appuie encore plus la force de tous ces malheurs, c’est le découpage de la bande dessinée qui nous parachute tantôt ici et tantôt là sur la carte du Rwanda ou de l’ex-Zaïre. Et le fait, naturellement, qu’on traverse ce conflit aux côtés de personnages certes fictifs mais qui mettent un visage, tout de même, sur les victimes qu’ils représentent.

Le camp de la vie est un album-témoignage aussi fort que le précédent. A lire obligatoirement : devoir de mémoire, et… plaisir de lire de la bande dessinée de qualité !
 

Par Sylvestre, le 30 juin 2008

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