Suivi de Rocking girls

Cet album regroupe l’intégralité des épisodes de Royal Gentlemen Club, ainsi que les épisodes de Rocking girls. Ces femmes doivent subir les mille et unes volontés des hommes, qu’il s’agisse de s’engager comme infirmière au sein d’un prestigieux club privé londonien, de devenir agent secret, de suivre une formation très particulière ou d’être une femme au foyer soumise et obéissante ! Aucune limite !

Par fredgri, le 4 juin 2015

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Notre avis sur Suivi de Rocking girls

L’univers de Nicky est profondément phallocrate, voir même misogyne ! Les femmes mises en scène obéissent sans poser de question, subissent les humiliations les plus exaspérantes, suçant tout ce qui se présente, se faisant sodomiser à la chaîne, tout en se faisant traiter de salope, de gouine etc. Vous l’avez compris, ce volume n’y va pas par le dos de la cuillère !
Et c’est peut-être le côté le plus dérangeant de cette lecture. Car les rôles ne s’inversent jamais, les femmes sont condamnées à se suffire de leur position et de ce rôle extrêmement humiliant.

Néanmoins, Nicky se sert de ce cadre, de cette ambiance fétichiste à souhait, pour parodier tout ce qu’il lui est possible. Les femmes se ressemblent toutes, elles sont l’archétype de la bombe sexuelle, magnifique créature, au visage sophistiqué, au corps à damner les saints, les hommes se déclinent autour de trois ou quatre physiques qui reviennent au fil des histoires, allant même jusqu’à porter d’autres noms et des fonctions différentes. Beaucoup d’humour dans ces petits récits qui ne se prennent que rarement au sérieux, jouant avec l’image du mâle dominant se servant de ce défouloir à fantasme qui s’agenouille devant lui !

Alors oui, il faut accepter le principe premier qui présente ces héroïnes sous un jour scandaleux, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une part d’une simple succession de fantasmes, qu’il y a beaucoup de second degré pour contrebalancer et que surtout cet album est une occasion unique d’admirer le talent de Nicky alors au sommet de son art. Son style évolue très vite, gagnant en précision, en netteté. Un style entre la ligne claire européenne et du Baldazzini plus sophistiqué, avec un petit côté délicieusement Magnusien !

En parcourant cet album, en découvrant chaque histoire j’ai pris plaisir à simplement regarder et admirer la beauté de ces planches somptueuses. Ces femmes sont magnifiques, la finition de l’encrage est juste sublime. On se laisse entraîner malgré le côté tendancieux de certain scénarios, car le ton général est très enlevé et frais !

Bien sur vous pouvez rechigner à tenter l’aventure, toutefois Nicky reste un auteur à redécouvrir !
En croisant les doigts pour que Dynamite ai la bonne idée de rassembler les histoires du Pensionnat et d’Au nom de la loi dans un nouveau recueil, histoire de compléter cette rétrospective Nicky !

Avis aux amateurs ! Très conseillé !

Par FredGri, le 4 juin 2015

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