ROYAL CITY
Famille décomposée

(Royal City 1 à 6)
Ce soir là, Peter Pike se lève pour manger un morceau, il s’isole dans son garage histoire de bidouiller les vieilles radios de sa collection. Soudain, il croit entendre la voix de son jeune fils, Tommy, décédé il y a des années. Le choc provoque une crise cardiaque… Alors qu’il est à l’hôpital sa famille se rassemble tant bien que mal… Sa femme est là, sa fille Tara aussi, son fils Pat fait le voyage depuis New York, et Richards ne cesse de sombrer dans ses ennuis, dans l’alcool et la drogue… Mais chaque membre de la famille voit Tommy, de façon certes différente, mais il est là, à leur côté, il leur parle…

Par fredgri, le 21 janvier 2018

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Notre avis sur ROYAL CITY #1 – Famille décomposée

Jeff Lemire revient donc à un projet plus intimiste, après ses nombreux scénarios pour Marvel, DC ou Dark Horse. Il explore les liens qui se tissent et se déconstruisent dans une famille, la relation qu’elle entretient avec les morts, avec ce sentiment d’appartenir à une ville, d’y être bloqué…

J’ai donc découvert ce fameux premier volume de Royal City et je me suis demandé tout du long pourquoi je continuais…
Attention, ça n’est franchement pas désagréable comme lecture, c’est juste que c’est extrêmement convenu, avec le sentiment tout du long que Lemire survole son histoire sans s’y attarder, sans même s’y attacher. Très étrange !

On comprend très bien dès le départ ou cet archétype de famille ricaine décomposée veut aller, chacun passant son temps à rompre la communication avec l’autre, à juger… Qu’il s’agisse des membres de la famille (mis à part peut-être Pat et sa sœur…), du boulot, des conjoints… Une voie sans issue qu’ils ont du mal à simplement comprendre.
Du coup, aucun personnage ne ressort plus qu’un autre, aucun charisme, perdu dans un récit déshumanisé qui tâtonne, qui se cherche une intrigue, même juste embryonnaire… A l’image de Pat devant son écran, à observer les mots "Chapitre Un"… à chercher une accroche pour sortir de ce récit plat qu’est sa vie…
On est dans un volume qui pose les pions, ni plus ni moins.

Tout du long, je me suis demandé à quel moment allait arriver l’étincelle, la petite touche d’audace, le petit truc qui pourrait amener une écriture un chouilla plus habitée, plus immersive, avec de l’émotion…
Mais le petit cliff de fin me laisse penser que ce sera peut-être dans le prochain volume !

Alors je comprends que Lemire y a insufflé pas mal de choses assez personnelles, visiblement, il y a des idées qui me parlent tout de même beaucoup, des sentiments, des remises en questions. Mais ça mériterait tellement d’être plus adroitement mené, avec des personnages moins systématiquement bloqués dans des impasses comme c’est le cas pour tous ici, comme un schéma qui se répète de page en page… On voit cette figure fantomatique, mais on n’en parle qu’à peine, malgré le poids qu’elle a sur la famille, sur leur vision de la vie, du parcours des uns des autres… Il va falloir une intervention extérieure pour tout débloquer…

A voir au prochain épisode alors…

Par FredGri, le 21 janvier 2018

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