Le roux

Pierre Leroux a une sacrée tignasse ! Mais ce n’est pas tant le volume qui lui pose problème… C’est la couleur. Car Pierre Leroux est… roux. Et le pauvre le vit très mal. Comme d’autres minorités sujettes aux critiques, au racisme, à l’indifférence, aux moqueries ou à d’autres choses encore, les roux en ont parfois ras-le-bol de tous ces ricanements dont ils font l’objet. Alors Pierre se fait le porte-parole de ses semblables et pousse une gueulante. Légitime, non ?
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Le roux

Tiens, oui. C’est vrai. Y’avait déjà les blondes et les brunes. Y’avait aussi tout un tas de corps de métiers ou de pratiques de loisirs abordés humoristiquement en BD. Les prénoms, aussi, et des tonnes de guides en-veux-tu-en-voilà. Mais y’avait encore rien sur les roux. Rien sur eux pour qu’on se bidonne et qu’on s’en paye une tranche sur leur compte.

Alors voilà qu’aux éditions 6 pieds sous terre (qui, non contents de les avoir sous terre les mettent dans le plat quand il faut ou quand le créneau est disponible) sort cette BD : Le Roux, réalisée par Fabrice Erre.

Si c’est sur le ton de l’humour que cette spécificité naturelle est abordée, ce n’est pas pour la tourner au ridicule. Là, c’est le roux lui-même, Pierre, qui est narrateur (ce qui ne l’empêche pas de cependant de s’auto-égratigner de temps en temps, faut bien laisser aux autres leur espace de moquerie !) Il nous parle de son quotidien de "poil de carotte" et nous en liste, en gags le plus souvent développés sur une seule planche, les inconvénients et les avantages. Bé quoi ? Etre roux, déjà, c’est être pas blonde !

Le Roux confirme un triste constat : la Différence met les hommes face à face alors qu’elle devrait être une complémentarité de laquelle tirer des avantages. Mais Fabrice Erre n’en oublie pas pour autant que c’est en BD qu’il nous raconte tout ça, avec son trait si particulier, et son héros roux aura vite fait, vous le verrez, en plus de vous devenir sympathique, de vous surprendre de manière complètement inattendue. Au risque que le plaidoyer "pour" ne redevienne qu’une farce de plus. M’enfin… L’avantage, c’est que si les roux s’en arrachent les cheveux, ils finiront par ne plus être roux. (Et l’auteur pourra alors peut-être s’attaquer à une BD sur les chauves ! Meuh non, je décooonne.)

A lire. Le Roux. Avec un Erre, comme Fabrice.
 

Par Sylvestre, le 4 septembre 2007

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