ROUTE END
Volume 1

Taji a un métier particulier. Il travaille pour une entreprise de nettoyage spécialisée dans le traitement des logements ayant été marqués par des cadavres en décomposition. Avec ses collègues, ils doivent faire disparaitre toute trace des drames et, surtout, toutes les odeurs tenaces qui imprègnent les lieux.

Autant dire qu’il faut avoir le coeur bien accroché pour faire un tel métier. Taji s’en sort, en tout cas, brillamment. Peut-être parce qu’il a côtoyé la mort dès son plus jeune âge. C’est lui qui a découvert le corps de sa mère après qu’elle se soit suicidée par pendaison.

Et puis, son patron l’a pris sous son aile et espère lui transmettre un jour les rênes de l’entreprise.

Mais son quotidien, pourtant déjà particulier, est bouleversé lorsqu’il doit intervenir sur le nettoyage d’une scène de crime du fameux tueur en série « End ». Alors qu’il démonte un morceau de plancher tâché de sang, il découvre, juste en dessous, un… squelette !

L’inspectrice de police Akina Igarashi revient aussitôt sur les lieux du crime. L’affaire est d’autant plus troublante que le propriétaire de l’appartement apprend aux enquêteurs qu’un homme était déjà mort au même endroit, il y a huit ans, d’une crise cardiaque. Le plancher avait alors été changé. Pour la police, le squelette correspond donc à un troisième corps qui avait dû être déposé là par la personne chargée de changer le plancher.

Or, qu’elle n’est pas la stupeur de Taji lorsqu’il apprend que c’est son propre patron qui s’en était chargé à l’époque. Un patron qui, soudainement, ne répond plus au téléphone.

Par legoffe, le 8 décembre 2018

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Notre avis sur ROUTE END #1 – Volume 1

Voilà une bien étrange histoire de tueur en série. En règle générale, la mort imprègne déjà fortement les pages de ce type de récit. Mais, cette fois, elle est omniprésente, même lorsque le tueur n’est pas en action.

Il faut dire qu’il n’est pas banal de voir un « technicien de surface » assurer les premiers rôles dans un thriller, d’autant que Taji n’a pas spécialement l’âme d’un enquêteur. Il se retrouve mêlé aux crimes de End malgré lui. Mais il se sent très concerné par l’affaire car, outre le fait que le tueur en série attise sa curiosité, son patron – qu’il considère presque comme un père – semble mêlé, d’une manière ou d’une autre, à l’affaire.

Autour de lui, plusieurs autres personnages intriguent. L’inspectrice semble, elle aussi, avoir sa part de tourments. Citons également certains collègues de Taji, aux attitudes parfois « déroutantes ».

L’ambiance est glauque. Certaines scènes sont dures à regarder. Elles nous envoient à la figure l’être humain dans sa face la plus sombre, son visage le plus malsain.
Mais l’histoire est racontée d’une manière diablement efficace. Entre deux moments de dégoût, le lecteur a envie de comprendre ce qu’il se passe. Que vient donc faire le patron de Taji dans l’histoire de End ? En quoi l’inspectrice est, elle-même, touchée personnellement par ces morts ? Y a-t-il finalement des liens entre les victimes des différents meurtres ?

Au delà de l’enquête policière, le manga ne parle-t-il pas aussi, finalement, de notre lien à la mort ?

Si le récit est parfaitement maîtrisé, les dessins sont perfectibles. Certaines cases sont bien travaillées, d’autres négligées. Mais cela ne nuit pas à la lecture, d’autant que – vu le sujet – on pourrait difficilement parler de « belles planches » !

Voilà donc un thriller intriguant, qui n’a pas encore dévoilé tous ses secrets, loin de là. Ames sensibles s’abstenir, toutefois !

Par Legoffe, le 8 décembre 2018

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