ROUGE EST MA COULEUR
Rouge est ma couleur

Alors que sa fille Zoé a été internée pour avoir tenté, sous l’emprise d’un fix, de flinguer sa mère, David Nolane et son coéquipier Carl Weissner, tout deux de la section stups du 18ème arrondissement, cherchent à faire tomber Abdullah, un dealer local. Lors d’une tentative d’arrestation à Barbès, les deux policiers tombent dans un traquenard et Carl est tué. Profondément marqué par ce drame et après avoir été entendu par l’IGS, il rentre chez lui pour apprendre que sa femme, qui convolait secrètement avec son ami décédé, a mis la clé sous la porte. Touchant le fond, il se décide à faire sortir Zoé de l’établissement psychiatrique afin de prendre sur lui et avec l’appui de Babar, sa rééducation. C’est d’ailleurs grâce à la jeune fille et à ses réunions d’ex-camés à "La porte magique" que le policier va retrouver la piste de ceux qui ont buté son coéquipier.

 

Par phibes, le 24 septembre 2011

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Notre avis sur ROUGE EST MA COULEUR #1NE – Rouge est ma couleur

L’adaptation originale en bande dessinée du roman de Marc Villard, parue initialement en septembre 2005 sous l’égide du même éditeur Casterman, fait l’objet ce mois-ci d’un lifting en profondeur. En effet, pour son passage dans la collection Rivages, cet album se voit retravaillé de telle manière qu’à l’arrivée, il se trouve complété d’une trentaine de planches totalement inédites.

Reconnu pour ses accointances avec le polar noir, Marc Villard signe ici, pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’approcher la première version, un travail scénaristique des plus prenants. Usant d’ambiances pour le moins oppressantes voire déprimantes, il délivre dans le cadre d’une enquête policière tortueuse et acide un message implacable, dur et sombre, porté par des relents méphitiques de drogues, de manipulations sournoises, de drame et d’espoirs déchus. L’histoire, saucissonnée entre les malheurs de David et les appels à un meilleur avenir de Zoé, s’avalent passionnément et occultent sciemment toute moralité. Rouge est la couleur préférée de Zoé comme noir est ce polar servi de mains de maître.

L’atmosphère étouffante et lugubre du quartier Barbès passe irrémédiablement par le coup de patte généreux de Jean-Christophe Chauzy. Ce dernier, de son style fouillé et bien proportionné, anime un univers accablant et supra coloré (la couverture en est déjà la preuve) mettant en exergue des zones d’ombre qui plombent subtilement les visages (fatigue, alcool, drogue…), qui transforment les ruelles parisiennes en de véritables coupes gorges. Toutefois, on pourra saluer la justesse de son trait qui se veut très caractéristique quand l’artiste représente les individus, les édifices, d’une manière rapide et maîtrisée.

Une excellente initiative qui a le mérite d’apporter un gros plus à la version antérieure de cette adaptation. A réserver à tous ceux qui aiment les polars noirs et pourquoi pas, aux lecteurs de la première heure pour apprécier les modifications apportées par le présent ouvrage.

 

Par Phibes, le 24 septembre 2011

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