Roudoudou blues

Samuel Rives est un écrivain comblé, ses romans sont tous des best-sellers et beaucoup d’entre eux sont adaptés avec un grand succès au cinéma. Il a tout pour être heureux et pourtant une petite voix le taraude.
Assis dans son fauteuil de paraplégique, il semble accablé, aucun sourire ne vient éclairer son visage.
Alors qu’il se met à feuilleter distraitement un album de souvenirs, son enfance lui revient, ses parents, son ours en peluche… et cette petite voix qui l’accompagne depuis ses 8 ans.

Par olivier, le 13 décembre 2010

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Notre avis sur Roudoudou blues

Samuel a eu une enfance peu commune, ses parents sont comédiens et directeurs de troupe. Ils connaissent un gentil succès et se déplacent de ville en ville, en France et même à l’étranger.
En ce début des années 70, il mène une existence qu’il adore, si différente de celle des autres enfants. Seul bémol, il grandit entouré d’adultes et son ours en peluche est son seul confident jusqu’au jour ou son père engage une nouvelle comédienne. Tout juste arrivée à Paris, Manon va s’installer dans la grande maison des Rives avec Estelle, sa fille de 9 ans.
Toutes les habitudes de Samuel, sa solitude, sont bousculées lorsque cette petite fille entre dans son univers, mais il y a une chose qu’il ne partagera jamais avec Estelle : son secret.

Un scénario écrit avec beaucoup de finesse et de retenue, un thème difficile que celui du passage de l’enfance à l’âge adulte. Certains ne s’y résolvent pas, Peter Pan s’accrochant à son ours en peluche, seul élément stable et pérenne de sa vie, Samuel n’accepte pas de voir son bonheur simple d’enfant déchiré par la vie.
Il se sent de plus en plus seul, s’installe dans une tendance schizophrénique qui ira jusqu’au drame.
Poésie, sensibilité et tendresse dans l’écriture que l’on retrouve dans le dessin de Marion Laurent.
Roudoudou Blues est son deuxième album avec Arnaud Le Roux après le très beau Entre deux averses et cette collaboration s’avère très efficace. Son dessin un peu brut est finement mis en couleur par Roger Unter, avec une trame façon coloriage qui donne le sentiment d’un album de souvenirs d’enfances que l’on feuillète.
Ecrite à la première personne, c’est une histoire délicate que nous offre ce jeune couple d’auteurs, sans guimauve ni mièvrerie, les sentiments sont forts et l’émotion toujours présente.

Par Olivier, le 13 décembre 2010

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