ROSKO
Per Svenson doit mourir aujourd'hui

Il y a six ans, Rosko Timber, 51 ans, agent de sécurité agissant pour la P. Pol est parvenu à arrêter le tueur en série Per Svenson, autrement dit le rédempteur, à la suite d’un nouveau massacre perpétré sur la famille de la jeune Epiphanie Kendricks. Aujourd’hui, l’assassin se doit d’être mis à mort et à cette sinistre occasion, les producteurs de Pimento T.V. ont décidé de retransmettre l’exécution non sans avoir au préalable fait voter les auditeurs sur le choix du supplice. Pour Rosko, cette vilaine histoire n’est plus qu’un mauvais souvenir qui va s’éteindre sous peu mais pour d’autres, celle-ci va être l’occasion de servir des ambitions les plus démesurées et les plus machiavéliques. Les prochaines minutes qui vont s’égrainer au rythme des préparatifs de l’exécution vont bientôt prendre une tournure inattendue et raviver le traumatisme généré par le tueur aux 92 victimes.

Par phibes, le 22 mars 2014

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Notre avis sur ROSKO #1 – Per Svenson doit mourir aujourd’hui

Avec cette nouvelle série, Zidrou vient confirmer le fait qu’il est un artiste inspiré, à multiples facettes. Tantôt sensible (Lydie, Pendant que le roi…), tantôt drôle (L’élève Ducobu…), il peut se révéler également acide comme en témoigne ce premier volet d’un triptyque mis en avant par l’éditeur Delcourt.

Pour cela, il nous introduit dans les ambiances un tantinet futuristes qui ne manquent de mettre en exergue des travers sociétaux particulièrement surprenants. La répression du banditisme est confiée à des sociétés de sécurité privées et les exécutions létales sont transformées en spectacle télévisé. Fort de ce concept qui donne déjà des frissons, nous faisons connaissance avec le personnage principal Rosko, agent de sécurité et son sinistre antagoniste, le tueur en série Per Svenson qui, évidemment, vont porter l’histoire. C’est d’ailleurs grâce à une succession de tranches de vie que l’intrigue va jaillir, une intrigue à la fois angoissante et pour le moins abjecte qui va entraîner dans son sillage les destinées de plusieurs autres protagonistes.

Zidrou y va donc de sa verve vitriolée, poussant à l’extrême le côté sombre et violent de ce système sociétal manipulé par les médias sans scrupule et par la personnalité haïssable du tueur. Le rythme est soutenu, le découpage est averti, la tension est à son paroxysme, tous les ingrédients sont employés pour capturer l’attention du lecteur et la conserver sans relâchement jusqu’à la fin de cette partie.

La partie graphique est assurée par Alexeï Kispredilov, proche du scénariste pour avoir partagé quelques nouvelles sous l’égide de Dupuis (Joyeuses nouvelles pour petits adultes et grands enfants). Cette fois-ci, le dessinateur se lance dans un travail en solo à plus grande échelle, dans un premier tome de plus de 90 planches dans lequel il dévoile un style épuré efficace, énergique, colorisé sans excès. Le message est clair, impitoyable, violent et sert remarquablement le scénario.

Un premier tome sans appel sur une fiction rugueuse, longue en bouche et addictive. Vite, la suite !

Par Phibes, le 22 mars 2014

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