ROSKO
Les Enfants de Marie

Ça fait quatre jours que Per Svenson dit le Rédempteur s’est enfui de la prison où il devait être exécuté. Retransmise en direct sur la chaîne Pimento Tv, son évasion a tenu en haleine tous les spectateurs sauf un, Rosko Timber, l’homme qui avait procédé à son incarcération six ans plus tôt. Se disant maintenant que le pire est à venir, l’ex agent de la P. Pol a pris un peu de recul par rapport à cette sinistre affaire en flirtant avec sa voisine. Malheureusement, Per Svenson ne l’a pas oublié et à la faveur d’un stratagème maléfique, lui a renvoyé entre les mains la jeune Avilia, alias Epiphanie Kendricks qu’il avait sauvée lors de son arrestation. Maintenant qu’ils sont réunis, le tueur va pouvoir finaliser sa mission et supprimer, au nom d’un objectif bien précis, la dernière menace qui pèse sur l’humanité.

Par phibes, le 5 avril 2017

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Notre avis sur ROSKO #2 – Les Enfants de Marie

Il aura fallu attendre patiemment trois années pour enfin découvrir la suite et fin de ce thriller engagé par un duo d’artistes composé de Zidrou et Kispredilov ô combien incisif et prêt à malmener notre sensibilité.

A la faveur de ce second volet, on replonge dans l’ambiance semi-fantastique initiée lors du premier opus, mettant en exergue une société lourdement manipulée par des médias peu scrupuleux pour faire grimper l’audimat. On se retrouve donc dans cette farce cynique qui a permis à un tueur en série d’échapper à la peine à laquelle il était condamnée et qui mettait en émoi toute une frange de la population à commencer par l’ancien flic de la P. Pol, Rosko Timber, qui avait procédé à l’arrestation de l’assassin et la jeune Avila, la seule rescapée d’une tuerie de masse.

Comme on pouvait l’imaginer, cet album est l’occasion de dévoiler le pourquoi des agissements meurtriers de Per Svenson. Evidemment, la surprise est de mise et ce, dans un déroulé scénaristique machiavélique, via un alternat de tranches de vie parallèles qui ne manquent pas de faire monter une tension des plus prégnantes. Entre les manigances impitoyables des dirigeants de la chaîne Pimento Tv, les aveux d’un ancien comparse du tueur et l’aboutissement de la fuite de ce dernier chez Rosko Timber, on se voit happé par les évènements, par la tragédie qui semble peu à peu prendre forme et qui a la particularité d’atteindre des sommets imprévus. L’amertume est donc de rigueur, distillée par des rebondissements sans appel, à la hauteur de la folie humaine et complétement déstabilisants.

De son style pictural pourtant épuré, Alexei Kispredilov parvient à donner une intensité palpable au récit. Sous le couvert d’une colorisation judicieusement utilisée pour camper les ambiances les plus diverses, ses dessins délivrent un message clair, d’une densité remarquable. La violence transparaît à de nombreuses reprises et, au travers d’instantanés subtilement bien choisis, marque profondément.

Une fin d’histoire qui vous remue les tripes, à la fois inspirée, cruelle et dégradante concoctée par un Zidrou très en forme et un Alexei Kispredilov qui ne l’est pas moins.

Par Phibes, le 5 avril 2017

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