Rosangella

Rosangella n’a pas eu une vie facile. Elle a élevé seule ses trois enfants issus de deux pères différents mais au triste point commun : celui de s’être barrés du domicile conjugale très rapidement. Débrouillarde, elle a su s’en sortir et tient aujourd’hui un manège sur le parking d’un centre commercial.
Mais, à la veille des 18 ans de sa fille, son ex-mari, Max, réapparaît. Cet homme violent l’a battait. Son retour ouvre des plaies que Rosangella tentait de dissimuler au fond d’elle. Que veut-il donc ? Avec son retour, c’est tout l’équilibre, déjà fragile, d’une famille qui risque de basculer.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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3 avis sur Rosangella

Rosangella, femme belle et courageuse, vit dans le sud de la France et fait tourner un manège pour amuser les enfants sur le parking d’un supermarché. Là, elle fait la connaissance de Jo, bel homme, balafré, agent de sécurité qui l’interpelle au moment où elle passe à la caisse.
Et Jo tombe amoureux. Mais la vie de Rosangella n’est pas facile et son passé va ressurgir petit à petit. D’abord par les traits de son ex Max, un homme violent qui la battait et qui réapparaît pour les 18 ans de leur fille, puis par les marques de son corps que Jo verra et celles de sa mémoire.

Rosangella est une femme comme il y en a tant. Elle est belle, elle se bat pour vivre, et elle élève ses enfants seule, responsabilité que de nombreux hommes fuient.
Rosangella est une femme ordinaire subissant l’autorité masculine jusque dans la violence physique au point de presque disparaître.

Pour traiter de ce sujet de la violence contre les femmes : deux hommes ! L’un comme l’autre font de cette héroïne une magnifique icône l’emportant sur tous les tableaux. Elle est non seulement belle mais elle est forte et surmonte les malheurs dont la vie des femmes est souvent jonchée. Et puis elle gagne, ce qui n’est pas forcément le reflet d’une réalité beaucoup moins reluisante.

Olivier Berlion est parfait dans le rôle du dessinateur de cette histoire malheureusement banale. Son dessin est puissant, sûr, mêlant avec justesse le tragique et l’espoir grâce à des images fortes de formes dignes d’un modèle de peintre italien, grâce aux décors urbains, étouffants ou au contraste des paysages plus bucoliques laissant la place à la respiration. Apparemment investi du personnage, il se l’approprie et le restitue avec brio. Les femmes sont mises en avant bien évidemment mais pas seulement. Corbeyran parle donc aussi des hommes, de ceux qui seraient justes et protecteurs, ouverts au dialogue, à l’écoute, compréhensifs. Le discours ne minore pas le danger auquel sont confrontées les femmes battues, mais il ajoute un élément qu’une auteure n’aurait peut-être pas inséré. Notre Zorro (Jo) n’est pas totalement le sauveur qu’on imagine au début du roman tel un Jeoffrey de Peyrac balafré pour sa Marquise des Anges, non, sa vengeance est d’abord guidée par une agression qui lui est propre.

Cela dit, cet album est riche de sens en plus d’être superbe. Il est également un des rares qui traite de ce sujet que l’année 2007 – élections présidentielles obligent – est en train de faire sortir de l’ombre avec notamment l’hypothèse de la proposition d’une loi consacrée dans sa campagne par la candidate PS Ségolène Royal. (Proposition annoncée lors d’un débat à Roubaix du 19 janvier 2007 ; A ce propos, un ouvrage édité par les éditions Syllepses et rédigé par le collectif national pour le droit des femmes vient de lui être adressé)

En conclusion, grâce à des livres comme celui-ci (entre autre), la bande dessinée sociale, militante et engagée démarre une belle carrière et pourra s’adresser à tous. A lire notamment pour toutes, cet ouvrage donne envie de relever la tête et de refuser…

Par MARIE, le 30 janvier 2007

Le sujet de cet album est finalement assez banal puisqu’il raconte l’histoire d’une femme n’ayant pas fait les bonnes rencontres mais qui tente de mener une vie paisible avec ses enfants devenus grands. Mais même si la trame est classique, les auteurs nous livrent là un très bel album, qui se distingue non pas par son originalité, mais bien par sa qualité. Berlion et Corbeyran mettent tout leur talent de conteur dans cette histoire, et cela fonctionne à merveille. Les 2 auteurs avouent avoir pris leur temps pour créer cet album et cela se sent, tant il est maîtrisé. La voix off est toujours utilisée à bon escient et l’histoire avance progressivement. Chaque page que l’on tourne rend les personnages plus profonds, les situations plus complexes, les émotions plus fortes. Le tout, pour nous amener vers une fin, finalement sans surprise, mais très réussie et qui nous laisse le sentiment d’avoir fait un petit bout de chemin avec des personnages qui continuent de vivre une fois l’album refermé.
Après le très beau Lie-de-vin, et avec Rosangella le duo Corbeyran-Berlion enrichit un peu plus cette, déjà belle, collection « Long Courrier ».

Par Arneau, le 5 février 2007

Ce livre aborde un triste sujet, celui des femmes battues. Corbeyrand le traite avec beaucoup de sensibilité. Les sentiments de Rosangella sont parfaitement retranscrits à travers les dialogues, tout comme les magnifiques dessins de Berlion qui servent parfaitement l’histoire.

La narration laisse présager un drame et on se laisse aller facilement à suivre ces personnages sans cesse sur le fil du rasoir. Les auteurs maintiennent très bien la tension à travers les pages et le lecteur ressent très bien les blessures des protagonistes.

Mais il y a un hic : le final. La fin de l’histoire n’est pas à la hauteur de ce que laisse présager le reste du livre. Trop « gentille », trop convenue, elle ne reflète pas l’ensemble du récit. Du coup, le livre est bon. Mais il aurait pu être excellent. Dommage.

Par Legoffe, le 21 janvier 2007

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