ROIS FORGERONS (LES)
Le Petit Père des Elfes

Après l’anéantissement du pays des Hommes, le Royaume des Nains subit l’invasion des Orcs. Ces derniers, agissant sous l’égide des Maîtres-Ombres, dévastent tout sur leur passage et à ce titre, se sont emparés du Petit Père des Elfes. De leur côté, l’elfe Alissa, et les deux nains le fossoyeur Tuldum et l’érudit Igmar fuient cette déferlante verte monstrueuse. C’est dans cette escapade que la jeune femme leur dévoile que le marteau que Tuldum a découvert dans les profondes galeries de la citadelle Karzac est, en fait, une relique appelée le Sceau d’Idim qui a le pouvoir d’éviter que le monde bascule irrémédiablement dans les ténèbres. Et à ce titre, Igmar est le nain qui doit, sous le couvert de la déesse des Vents, utiliser le précieux artefact pour préserver l’équilibre universel. Aussi, se voyant en possession d’un trésor, le vénal Tuldum décide de garder pour lui le marteau sacré en vue de le vendre à d’autres. Cette décision oblige le petit groupe à continuer le chemin ensemble de façon à ce que Igmar soit à proximité du Sceau. Et c’est lors d’une attaque du convoi que le trio a rejoint, que la destinée d’Igmar, sous l’impulsion énergétique du Petit Père des Elfes, va prendre toute sa force. Le sang des Anciens Rois Forgerons aurait-il survécu ?

Par phibes, le 30 mars 2013

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Notre avis sur ROIS FORGERONS (LES) #2 – Le Petit Père des Elfes

Le moins que l’on puisse dire est que Nicolas Jarry est fortement habité par ces mondes oniriques dont il est à l’origine. Preuve en est la bibliographie dédiée à l’heroic fantasy et au mythe elfique, visible en particulier dans Les Brumes d’Asceltis et son univers développé avec Elya, Les Exilés. De même, l’on sait que l’auteur a pleinement participé à l’impulsion de la série concept intitulé Elfes en partenariat avec Jean-Luc Istin.

Ce deuxième et dernier opus qu’il nous propose dénote sans ambiguïté la même sensibilité et par là même, nous entraîne dans des péripéties imaginaires indubitablement démesurées. Certes, c’est le peuple nain et ses ancêtres qui sont à l’honneur, dans une fin d’aventure que l’on pourra qualifier d’assez classique dans ses circonvolutions (l’élu d’un peuple contre les forces du mal).

Toutefois, ce tome conserve un intérêt assez conséquent par l’entrecroisée des destinées (par exemple entre le sage Petit Père des Elfes et Igmar le cultivé), par l’érudition de ce dernier (pour le moins visionnaire en imaginant le moteur à explosion), par le bénéfique et permanent appui de l’elfe aux yeux bandés, par la personnalité brute de Tuldum… le tout se dégustant dans une opposition entre les forces au demeurant déséquilibrée, dans un combat titanesque presque perdu d’avance. A ce titre, Nicolas Jarry démontre assez habilement la profondeur de son récit, allant chercher les origines de l’antagonisme au plus profond des âges, en l’évoquant d’une manière particulièrement bien imaginée et structurée et en lui faisant suivre un cours progressif doté d’une énergie palpable vers l’apothéose finale.

De son côté, Tregis gère la mise en image avec un certain panache. Son dessin est généreux, bien vivant et génère dans ses combats surdimensionnés et énergétiques une sensation de puissance certainement pas désagréable. On se laisse happé par l’énergie ambiante, par le charisme de ses multiples personnages qui nous entraînent dans une adversité bien restituée.

Une fin d’aventures sonore et énergisante menée par de petits protagonistes pleins de surprises que les amateurs d’heroic fantasy suivront avec grand plaisir.

Par Phibes, le 30 mars 2013

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