ROBERT SAX
La guêpe

En cette nuit du 9 septembre 1959, une voiture américaine suivie d’un bus contenant des passagers muets à la même effigie circulent silencieusement jusqu’à atteindre l’une des rues désertes de Bruxelles. Le lendemain, au garage de Robert Sax, le chef d’atelier Raoul écoute attentivement les nouvelles qui stipulent que dans la nuit précédente la Banque de Flandre a été cambriolée. En même temps, il s’aperçoit que son patron a décidé d’aller faire un tour en ville avec sa secrétaire Peg. Alors que ces derniers filent le parfait amour, dans la soirée, le Musée Royal est investi par une troupe de sinistres personnages qui se mettent, sous les ordres d’un autre, à dévaliser les œuvres qui s’y trouvent. Cette fois-ci, les forces de police associées à un bataillon militaire sont dépêchés sur les lieux mais n’arrivent pas à empêcher la fuite des malfrats. Le lendemain, au garage, Raoul et son collègue écoutent la radio qui relate les faits tout en réparant un véhicule. C’est à ce moment que Robert Sax et Peg réapparaissent tout guillerets. Juste le temps de saluer les mécaniciens que Robert doit partir en dépannage. C’est lors de ce dernier qu’il rencontre un personnage bien singulier qui le suit sans piper mot. Sa bonne action va le mettre incidemment sur la trace du gang mystérieux qui sévit dans la capitale belge.

Par phibes, le 3 novembre 2020

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Notre avis sur ROBERT SAX #5 – La guêpe

Robert Sax est un personnage qui progressivement prend sa place au sein du 9ème art. Porté pour la cinquième fois par un Rodolphe on ne peut plus en forme, ce fils de garagiste vient ici être associé à une histoire de cambriolage qu’Edgar P. Jacobs, le père de Blake et Mortimer, n’aurait certainement pas dénigrée. En effet, force est de constater que les péripéties dans lesquelles il va se trouver mêlé ont tendance à se nourrir d’un fantastique bien perceptible.

Evidemment, nous nous retrouvons plongé dans cette époque qui sied à ce personnage bien sympathique, à l’aube des années 60, durant lesquelles un gang bien mystérieux met à sac banques et musées. Comme il se doit, Robert Sax conforte son manque d’intérêt pour la mécanique et prouve à nouveau sa passion pour dénouer les malversations les plus tordues. Celle qui l’intéresse présentement en est une réellement car l’adversaire qu’il doit contrer ne va pas se révéler des plus communs.

On conviendra que, comme le veut cette série, cette aventure reste très classique. En véritable nostalgique de ces histoires policières des années 50/60, Rodolphe gère avec beaucoup de fluidité son récit. Dès les deux premières planches, il parvient tout de même à titiller la curiosité du lecteur et à lancer ce dernier dans le dénouement d’une enquête bien construite et assurément captivante jusqu’au bout. Son personnage central est toujours aussi plaisant à suivre, celui-ci étant ici partagé entre sa liaison avec Peg (on l’attendait depuis un moment) et l’enquête qu’il s’est donnée de mener.

Le côté conventionnel de cette équipée est également conforté par l’excellent travail de Louis Alloing qui, en véritable adepte de la ligne claire, nous dresse une mise en images de belle facture. L’artiste fait en sorte de ne pas surcharger son dessin, restant dans une épure efficace, à la fois soignée et rigoureuse. Sur ce dernier point, pour bien camper l’époque, on saluera l’authenticité de ces décors urbains bruxellois, la restitution des nombreux véhicules (y compris la fameuse guêpe) trahissant une documentation inévitable. Ses personnages, quant à eux, bénéficient d’une belle présence, à commencer par Robert Sax, toujours prêt à appuyer la police (et son ex-beau-frère).

Un nouveau tome aux accents classiques plus fantastiques que les précédents qui se lit avec grand plaisir.

Par Phibes, le 3 novembre 2020

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