RIP
Albert, Prière de rendre l’âme sœur

Albert fait partie de cette brigade sinistre qui fait le vide autour de cadavres en putréfaction de personnes délaissées de la société. Ce dernier aime la gente féminine, d’un amour glauque qu’il entretient à sa façon et qui s’est porté sur celle qui a fait chavirer son cœur, Dolorès. Aujourd’hui, tout en œuvrant à ses basses besognes auréolées de mouches, il entretient un lourd mystère, celui de retenir prisonnière une personne à laquelle il a décidé de narrer son histoire, son infamante histoire faite de douleurs, de morts et comme il se doit, sans grande perspective.

Par phibes, le 20 août 2021

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Notre avis sur RIP #4 – Albert, Prière de rendre l’âme sœur

Après Derrick, Maurice et Ahmed, voici donc Albert, le plus jeune personnage de cette sinistre bande de fossoyeurs antipathiques que l’on suit depuis le départ de cette aventure mortifère et qui, sans détour, vient se livrer à nous ainsi qu’à une mystérieuse captive. Reprenant donc les rênes de cette saga frissonnante, Gaet’s rajoute un couvert supplémentaire à cette fable souillée par la putréfaction et la mauvaise conscience.

Fortement inspiré par l’aura blafarde de ce personnage entiché du cadavre d’une junkie, le scénariste enfonce d’avantage le clou rouillé pour nous plonger dans cette grande toile nauséabonde dans laquelle s’interpénètre chaque personnalité. Albert, pour le citer, nous apparaît rapidement dans sa folie perçue inévitablement dans les précédents albums. L’on concèdera que celui-ci n’a rien à envier à ses collègues tant son parcours se veut aussi sombre que ces derniers.

Dès le départ, l’intrigue nauséeuse est lancée eu égard à la présence d’une tierce personne, son âme-sœur, qu’il va falloir identifier. Mais avant tout, il conviendra de découvrir les souvenirs du « z’héros », depuis sa douloureuse enfance jusqu’à son intégration dans le squad de la mort, de son attrait pour Dolorès et des effets psychologiques qu’elle induit sur lui. La désillusion se mêle généreusement à l’horreur certes avec un réel brio, ne rendant que meilleure l’abjection distillée. Au point qu’une fois encore, Gaet’z marque des points et nous fait ricaner très grassement.

Cet épisode a aussi l’avantage de s’intégrer parfaitement dans l’univers de cette brigade, rappelant à plusieurs reprises des évènements macabres vus auparavant mais vécus cette fois-ci du côté d’Albert. Par ce biais, Gaet’s consolide efficacement les bases de son équipée obscure et continue à bousculer, assurément sans aucune retenue, notre sensibilité.

Julien Monier prend lui aussi une part très importante dans cette aventure sordide à la faveur d’une illustration intégralement incisive. Ce dernier ne fait pas dans la demi-mesure, nous balançant à la figure des instantanés décadents ô combien prégnants, fricotant sans retenue avec le gore, dans un dessin semi-réaliste de plus en plus fouillé et colorisé avec succulence. Le résultat est donc imparable et porte vers le haut ce message qui vient d’au plus bas.

Une quatrième biographie bien gratinée, dense et sordide à souhait, qui, toujours sous le couvert d’une nuée de grosses mouches, a l’avantage, en son final, de nous préparer à la suivante dédiée à Fanette, la serveuse du bar. On n’attend plus que ça !

Par Phibes, le 20 août 2021

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