RIP
Maurice, les mouches suivent toujours les charognes

Le vieux Maurice est un homme marqué par une destinée qui ne lui assurément pas fait de cadeau. Habité par une aigreur qu’il rumine inlassablement comme ses bâtons de réglisse, le vieux barbu vit en retrait de ses collègues qui, comme lui, travaillent avec la mort dans son aspect le plus horrible. Qui est-il réellement et qu’elle est son histoire ? Pourquoi la rancœur qui lui tord les boyaux l’oblige-t-il à séquestrer un homme au point de le condamner à mort à très brève échéance ? Et pourquoi signer son sinistre forfait au nom de Marcello Camperetti ?

Par phibes, le 22 août 2019

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Notre avis sur RIP #2 – Maurice, les mouches suivent toujours les charognes

Après un premier tome sulfureux qui avait la particularité, sous le couvert d’un titre explicite, de nous plonger dans un univers mortel, parsemé de cadavres en putréfaction et animés par des personnages caractériellement liquéfiants, le tandem Gaet’s/Monier revient dans sa série pour dévoiler une nouvelle personnalité.

Pour ce faire, Derrick, du premier opus lâche la lueur blafarde des projecteurs, pour laisser sa place à son équipier Maurice, individu patibulaire et taiseux croisé précédemment. Restant dans un propos toujours aussi crade, les artistes nous dévoilent sans détour le mystère qui plane sur ce personnage dégradé et dégradant. Autant dire que l’inspiration reste de mise avec cet épisode, tant les auteurs ont décidé de se vautrer dans cette ambiance on ne peut plus glauque qui a fait le succès du premier volet. Jouant sur une mise en scène choc, utilisant des flash-backs bien précis, ils dressent sans aucune retenue et sans aucune délicatesse le portrait peu ragoutant d’un personnage bridé par ses anciennes activités.

Le récit se veut donc toujours aussi percutant par le fait qu’il se voit empli d’amertume, de fiel, de sang, de déliquescence et de mouches. Comme il se doit, il s’entrecroise avec le précédent et offre, par ce biais, une autre vision, celle de ce déplaisant Maurice, sur le quotidien de ses manipulateurs de cadavres.

La partition graphique, colorisée avec brio, est exécutée par un Julien Monier en très grande forme. Réellement à l’aise dans ces ambiances souillées (voir également le one-shot sorti dernièrement A l’ancienne), puant la mort, l’artiste parvient à nous entraîner dans son univers. Faisant fi du politiquement correct, il trouve dans son expression caricaturale et dégénérescente le moyen de capter l’attention et même de susciter, de par l’horreur paroxysmique de certaines scènes, quelques bons grincements de dents approbateurs.

Un deuxième épisode qui reste dans la trame cauchemardesque mise en lumière antérieurement et qui, à la faveur de ce nouveau portrait, donne véritablement envie de voir le prochain. Amateurs de sensations et d’odeurs fortes, cette série est faite pour vous.

Par Phibes, le 22 août 2019

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