Revival

Jamie Morton rencontre pour la première fois le révérant Charles Jacobs, en 1962, alors qu’il a 6 ans et qu’il joue devant chez lui. L’homme vient d’arriver, il est marié avec Patsy, une magnifique jeune femme et ils ont un petit garçon, Morrie. Jacobs est charismatique et joyeux, il aime l’électricité et profite de la moindre occasion pour en vanter les mérites à ses jeunes paroissiens ! Cependant, dès le jour ou sa femme et son petit garçon meurent dans un accident de voiture, il change imperceptiblement. Il finit par quitter la ville après un sermon blasphématoire.
De son côté Jamie, en grandissant, se lance dans la musique en devenant guitariste pour de multiples groupes… Puis sombre dans la drogue jusqu’en 92 ou il recroise Charles Jacobs devenu bonimenteur dans une foire, avec un numéro tournant autour, une nouvelle fois, de l’électricité…
Les deux destins sont irrémédiablement liés, Jamie étant peut-être le seul à voir juste à travers la pantomime de Jacobs…

Par fredgri, le 5 mars 2017

Notre avis sur Revival

Le Livre de Poche nous propose donc le nouveau roman de Stephen King (parution en grand format en 2015). Bien évidemment, chaque nouvelle sortie du maître a de quoi intriguer et ce Revival ne déroge pas à la règle !

Ici, tout passe par le regard de Jamie Morton, qui se souvient, au fil des ans, de son parcours personnel, ses rencontres et les moments ou il croise irrémédiablement la route de Charles Jacobs, cet homme obsédé par l’électricité, qui ne cesse d’expérimenter, sans scrupule, ses divers trouvailles sur les naïfs qui viennent le trouver !

Jamie est en quelques sorte l’archétype du musicos qui se contente des groupes de second plan, des cachets deçi delà, pour ensuite sombrer dans la drogue. Bon, il s’en sort, grâce au révérant bonimenteur, mais ça n’est que pour pouvoir mieux "témoigner de l’intérieur", le rendre davantage lucide au sujet des expériences de ce dernier, quitte ensuite à transformer sa vie en véritable obsession de la vérité !

On suit donc les confidences de Jamie, ses premières rencontres au collège, sa première copine et ses premiers concerts… King digresse amplement pour "habiller" son texte, quitte à parfois bien plus s’attarder sur le quotidien de ses protagonistes, les multiples anecdotes, que sur l’hypothétique aspect fantastique qui n’apparait que très tardivement, en fin de compte.
Mais c’est justement toute la qualité de ce livre, nous entraîner lentement dans une atmosphère ou la tension augmente petit à petit, sans que nous nous en rendions véritablement compte tout de suite.
Il n’empêche que Jamie reste peut-être excessivement naïf lorsqu’il s’étonne et se révolte des magouilles de Charles. On sent que le propos n’est pas des plus subtiles, qu’il n’y a derrière le fond une vague critique de ces prêcheurs charismatiques qui enthousiasment les foules en promettant des guérisons miraculeuses.
Toujours est-il qu’une nouvelle fois, le style de Stephen King fonctionne admirablement. C’est classique et assez prévisible, mais cela reste captivant d’un bout à l’autre, avec un sens de l’écriture très instinctif et d’une extrême fluidité. Toutefois, je reste un peu déçu par le côté précipité de la fin, comme s’il avait voulu tout mettre dans un espace finalement assez restreint, et c’est un peu dommage… !

Par FredGri, le 5 mars 2017

Publicité