Rêves sur le toit du monde

 
Michael et son ami Thomas parcouraient le Tibet à vélo pendant leurs vacances lorsqu’un jour, une forte pluie les a poussés à demander l’hospitalité dans un monastère. C’est là, au cours de la nuit, que Michael a fait un rêve étrange : il était le coach de l’équipe nationale tibétaine de football !

Sauf que le Tibet est une province chinoise (pas un pays reconnu comme tel), et qu’il n’y a pas d’équipe "nationale" au Tibet !

De retour dans son pays le Danemark, Michael a suivi la formation "Kaospilot", un programme d’éducation alternatif qui demande aux étudiants de réfléchir sur le sens qu’ils veulent donner à leur vie et les pousse à travailler pour atteindre leur objectif, aussi fou soit-il.

Après quelques hésitations, Michael a décidé de tenter le tout pour le tout. Malgré les conseils dissuasifs qu’il a reçus en nombre et malgré le côté utopique du défi qu’il s’était lancé, il n’a pas ménagé sa peine pour monter une équipe de football composée de ressortissants tibétains et a mis toute son énergie dans l’organisation d’un match international visant entre autres à attirer l’attention du monde entier sur la "réalité tibétaine" grâce à ce formidable vecteur de communion internationale qu’est le football.
 

Par sylvestre, le 17 juin 2018

Notre avis sur Rêves sur le toit du monde

 
Les voyages forment la jeunesse, ils sont parfois aussi des "déclencheurs de rêves" et c’est exactement ce qui s’est passé dans le cas de Michael Nybrandt alors qu’il effectuait un premier séjour au Tibet en 1997.

Des paysages exceptionnels, un sentiment de liberté, de fabuleuses rencontres et des échanges d’une grande richesse : toutes les conditions étaient réunies pour mettre le jeune Danois dans cet état d’esprit qui vous apaise profondément en même temps qu’il vous donne une énergie considérable. Ainsi "lavé" de toute pensée parasite, c’est plus facilement qu’il a pu voir, dans le rêve étrange qu’il a fait une nuit, là-bas, une "feuille de route" évidente. Une mission… L’idée ne l’a ensuite plus jamais quitté : ce rêve qu’il avait fait devait devenir une réalité. Il ne pouvait en être autrement, et surtout, il ne tenait plus qu’à lui…

Et quel rêve ! Devenir le premier coach de l’équipe nationale de football du Tibet ! Équipe qui n’existait pas ; tout comme le Tibet "n’existe pas", pour certains, en politique internationale. Les doutes se sont alors rapidement installés et des contradictions sont vite venues perturber les plans et les démarches de Michael… Rêver d’un projet, c’est facile ! Mais s’attaquer à sa concrétisation, c’est "redescendre sur terre" et se rendre compte de l’ampleur et des difficultés de la tâche, des obstacles à passer les uns après les autres.

Dans Rêves sur le toit du monde, Michael Nybrandt nous raconte ce rêve qu’il a fait et comment il l’a poursuivi. Il nous parle aussi du Tibet et de la politique que la Chine mène dans cette région du monde, de la diaspora tibétaine et de son enthousiasme face à son projet footballistique. Cette bande dessinée est autobiographique, c’est une histoire vraie. Nybrandt nous y parle en connaissance de cause des batailles qu’il a gagnées et des revers qu’il a subis. Il nous raconte comment il a dû convaincre, comment il a négocié. Il nous parle des bras de fers qu’il a engagés, des menaces qu’il a brandies et des coups de bluff dont il a usé.

Son projet était un Everest, mais le gravir ne lui faisait pas peur. Son témoignage nous rappelle combien motivation et persévérance peuvent payer ; tout en mettant en lumière aussi les difficultés de la communauté tibétaine.

Dessinée par Thomas Mikkelsen dans un style simple et colorisée avec beaucoup d’à-plat, Rêves sur le toit du monde est une BD éditée en version française chez Des ronds dans l’O au format paysage. Préfacée par le Dalaï-Lama lui-même (que Michael Nybrandt a rencontré), elle propose en cette période de Mondial 2018 un autre regard, un regard engagé, sur la planète football.
 

Par Sylvestre, le 17 juin 2018

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