RETOUR SUR BELZAGOR
Episode 1/2

Huit ans après l’avoir quittée, Eddie Gundersen retrouve la planète Belzagor qu’il la tant appréciée dans le temps. Emmenant avec lui un couple de scientifiques qui souhaitent assister à une cérémonie de la renaissance pratiquée par les autochtones au Pays des Brumes, il ne peut s’empêcher de faire des recommandations à ses employeurs qui ne manquent pas de lui rappeler que la planète en question a changé depuis sa décolonisation, qu’elle a été débaptisée et qu’elle appartient désormais à deux espèces intelligentes. D’ailleurs, les surprises ne vont pas lui manquer. Après un atterrissage périlleux, Eddie Gundersen découvre vite que les sulidor se sont intégrés aux anciens colons et participent maintenant à des tâches domestiques. Lors de la préparation de leur périple au Pays des Brumes avec les deux scientifiques, il est apostrophé par Alexander Van Beneker, guide touristique et ancien collaborateur, qui, tout en persiflant sur son interlocuteur, leur propose de les emmener vers leur destination. D’ailleurs, il n’est pas le seul à railler Eddie Gundersen puisqu’au dehors, plusieurs Nildoror ont décidé, via des gestes bien évocateurs, de se moquer de ce dernier. Qui est donc Eddie Gundersen et que cachent tous ces ressentiments dont il fait preuve vis-à-vis de Belzagor et de sa populace aborigène ?

Par phibes, le 28 mars 2017

Notre avis sur RETOUR SUR BELZAGOR #1 – Episode 1/2

Le scénariste Philippe Thirault (Meute de l’enfer, O’Boys, Le rêve de Jérusalem, Sanctuaire Genesis…) et la dessinatrice Laura Zuccheri (Les épées de verre) s’associent pour adapter en bande dessinée le roman de Robert Silverberg, intitulé Les profondeurs de la Terre et paru au début des années 70.

Sur le thème prégnant de la décolonisation et du retour au pays d’un ancien colon, nous plongeons dans une aventure qui pour conséquence de nous faire découvrir un monde exotique, peuplé d’indigènes surprenants et totalement dépaysant. Dans ce cadre, une intrigue s’y développe autour de ce personnage-clé qu’est Eddie Gundersen et de sa venue sur cette terre qu’il a connu il y a huit ans et qui a évolué profondément.

Illustrer un roman de Silverberg n’étant pas chose facile, Philippe Thirault s’est donc employé à le réinventer quelque peu tout en conservant, toutefois, le concept originel. Par ce parti pris, l’auteur lui a permis de s’accorder à son nouveau support et à cet égard, on peut concéder que cette transposition est des plus réussies à la faveur de son pouvoir de séduction. En effet, jouant très habilement sur le caractère acerbe de l’ancien colon, le scénariste pose dès le départ les bases de son équipée qui va tourner autour du passé mystérieux de ce personnage et sa quête de rédemption, que l’on va devoir découvrir au fur et à mesure de ses investigations.

Par le biais de deux époques distantes de huit années, les péripéties s’enchaînent dans une diversité profitable, mêlant de bons accents de sensualité, des rencontres hors norme et une aventure à destination d’un inconnu (le Pays des Brumes) qui attise la curiosité. Tout en avançant, le monde de Belzagor s’ouvre à nous dans toute sa pluralité et également dans sa fragilité eu égard à la malveillance de certains colons.

Côté graphisme, Laura Zuccheri nous gratifie une fois encore d’une mise en images esthétiquement envoutante. Dans des effets qui ne sont pas sans rappeler l’univers de Leo, l’artiste fait preuve d’une belle recherche au niveau de la conception exotique de Belzagor et de ses habitants. A la fois riche et expressif, son dessin donne une vision très diversifiée à la beauté incontestable qui pèse de tout son poids dans le rendu général. On pourra même noter qu’en guise d’hommage à Robert Silverberg, elle s’est amusée à utiliser les traits de ce dernier sur la personne de Kurtz.

Un premier volet très engageant pour une adaptation des plus aguichantes. On attend le second volet avec impatience !

Par Phibes, le 28 mars 2017

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