Le retour d'Antoinette

 
Antoinette est Allemande mais elle vit à Los Angeles où elle a réussi sa vie dans l’univers très people du cinéma hollywoodien. Un jour, et bien qu’elle n’y avait que de très mauvais souvenirs puisqu’elle y était la souffre-douleur de ses camarades, elle a ressenti comme un besoin viscéral de retourner dans le village de son enfance… Ce retour en Allemagne, elle en avait envie mais elle le redoutait énormément puisqu’il allait être synonyme de retrouvailles avec des gens qui autrefois la brimaient mais qui aujourd’hui étaient devenus des adultes qui avaient changé…
 

Par sylvestre, le 27 juillet 2015

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Notre avis sur Le retour d’Antoinette

 
Baignée de lumières aux tons blafards, cette bande dessinée raconte l’histoire d’un traumatisme d’enfance que le temps n’a jamais réussi à effacer. L’ambiance y est assez étrange : Antoinette voudrait oublier, pourtant elle se connecte tous les jours depuis les Etats-Unis où elle vit à une webcam qui maintient son lien avec le village allemand où elle a vécu une enfance malheureuse. En gardant ce contact virtuel, Antoinette n’a finalement jamais cessé de nourrir une espèce de fascination morbide pour ce lieu et pour certains de ses habitants qu’elle maudit. Jusqu’à ce qu’un flash déclenche en elle l’envie d’y retourner et d’aller y voir "comment les choses ont tourné".

Spectatrice angoissée, Antoinette, ou "Mule du Pape" ?! Tout tient dans cette question, finalement. Pourquoi irait-elle remuer ses vieux démons ? Pourquoi retournerait-elle le couteau dans sa plaie ? Pour le savoir, il faut la suivre dans son périple. Il faut la voir retrouver d’anciens "camarades". La voir accepter la confrontation. En se demandant si le pardon sera au bout ou non, et quelle forme il aura pris.

Etrange histoire, dont la force tient dans ces ambiances qui mettent mal à l’aise plutôt que dans le spectaculaire d’une issue qui l’est pourtant, en son genre. Un retour loin d’être complètement apaisant, mais un retour quand même gagnant. Pour Antoinette ; pour l’auteur Olivia Vieweg, aussi, qui signe là un roman graphique dérangeant et inspiré.
 

Par Sylvestre, le 27 juillet 2015

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