Le retard

 
Mona est archéologue de formation, mais la vie a voulu qu’elle finisse par travailler dans la restauration. Le futur qu’on se prépare n’est pas toujours celui auquel on accède. Avec Daniel, Gérard et une paire d’autres copains, ce groupe d’amis d’enfance se retrouve, après 15 ans sans s’être revus. Seul Jean manque. Il est en retard, mais il ne va sûrement pas tarder à arriver : c’est lui qui a été à l’origine de l’idée de ces retrouvailles, et c’est dans une maison qui lui appartient qu’elles ont lieu ; une maison où chacun a des souvenirs.
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le retard

 
Très vite, à la lecture de ce livre au rythme lent, on comprend que le retard qu’accuse Jean risque bien de se transformer en une absence. Et pourtant, cette absence fait de lui celui dont on parle le plus. A parler de lui, de soi et de toutes ces années pendant lesquelles on a été sans trop de nouvelles les uns des autres, on se redévoile. On n’est plus celui qu’on était, on n’a plus les mêmes idées, on en rajoute quand on parle de soi. Des petites choses du passé refont surface, aussi.

Sur le thème des retrouvailles de trentenaires, thème particulièrement en vogue dans les films de cinéma de ces derniers temps, l’allemande Barbara Yelin nous brosse le portrait "instantané" de vies qui se doivent d’être résumées dans le délai d’un week-end.

Cette œuvre est empreinte de mélancolie et de nostalgie. Les couleurs utilisées sont assez tristes : beaucoup de gris et de orange, des couleurs d’automne, et elles rehaussent un dessin très fourni très proche du croquis au crayon. Les bords des cases dansent, sont irréguliers. Certains traits gommés par l’auteure sont toujours visibles et viennent faire écho aux autres, toujours à main levée. Tout cela participe à imposer une ambiance étrange que le nombre généreux de pages aide à faire durer.

Le retard est une œuvre graphique très personnelle, un voyage immobile de toute beauté.
 

Par Sylvestre, le 20 novembre 2006

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