Ressac

"Le ressac" est une contrainte narrative proposée par Alex Baladi lors de la seconde édition du laboratoire de bande dessinée Pierre Feuille Ciseaux. Elle consiste à établir dans un premier temps trois cases qui seront ensuite complétées par quatre autres, ces quatre autres seront ensuite isolées et complétées à leur tour par trois autres etc. Ce qui amène le premier "récit" à évoluer, se transformer à l’infini…

Par fredgri, le 8 novembre 2013

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Notre avis sur Ressac

La Bande Dessinée sous contrainte c’est passionnant à suivre, même si à un moment donné la forme prend inévitablement le dessus sur le fond qui perd progressivement de sa cohérence. Toutefois, avec ce remarquable album les auteurs ont tenté de construire un enchevêtrement muet qui déborde d’émotions, de sensations vives ! C’est incroyablement subtil et même si l’exercice obéit à un postulat formaliste très présent il n’empêche qu’on se prend vite au jeu des croisements de cases, des histoires qui se réinterprètent. L’un et l’autre les deux artistes se tendent des perches, des pièges aussi et chacun y répond avec audace et inventivité !

Bien sur, tout n’est que succession de scénettes, mais on y aborde la violence, l’amour, la tristesse etc. Il n’y a peut-être pas de cohérence d’ensemble, mais qu’importe car la n’est aps l’essentiel !

L’association ChiFouMi lance à partir de 2009 la première édition de "Pierre Feuille Ciseaux", une résidence qui réunit une vingtaine d’auteurs pendant une semaine afin qu’ils puissent expérimenter, tenter, essayer, creuser de nouvelles choses, autour d’un ensemble de contraintes servant de bases. Durant la semaine ils réfléchissent, mettent en œuvre des pistes qui sont ensuite restituées durant le weekend suivant, au travers d’un "salon" ouvert au public, avec des rencontres, des visites commentées et guidées, des ateliers participatifs, des expositions et diverses projections. C’est donc à partir de ce cadre qu’Alex Baladi à proposé cette contrainte qui a donné lieu à cet album.

Mais ce qui est intéressant, avant tout, dans cette démarche c’est le sentiment de totale liberté, complètement abstrait du récit, d’une quelconque chape éditoriale, des artistes qui se mettent au service du jeu, de l’acte de créer en se mettant quelque part en danger, remettant chaque fois leur travail entre les mains d’un autre et devant ensuite composer avec ce qui se présente !
Les Editions Tanibis, encore une fois, démontrent, avec leurs modestes moyens, qu’il savent encourager la création pure, indépendante !

Un album qui vous réserve une lecture particulièrement touchante !

Très recommandé !

Par FredGri, le 8 novembre 2013

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