Reiser à la Une

Voilà aujourd’hui 25 ans que disparaissait celui qui initia dans les années 70 un choc électrique dans le monde du dessin humoristique. Reiser, pour le citer, s’est particulièrement distingué dans l’illustration engagée des couvertures des hebdomadaires satiriques "Hara-Kiri hebdo", "l’HebdoHara-Kiri" et enfin "Charlie-Hebdo". En guise de commémoration, les éditions Glénat regroupent l’essentiel de ces couvertures caractéristiques.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Reiser à la Une

Ce volumineux album qui arbore un premier de couverture très explicite quant à sa teneur, retrace en quelque sorte le passage indélébile de ce dessinateur atypique qu’a été Reiser, père du "Gros déguelasse", sur les couvertures des hebdomadaires à sensations, "Hara-Kiri hebdo", "l’HebdoHara-Kiri" et "Charlie-Hebdo", initiés avec "Hara-Kiri" par Georges Bernier (Professeur Choron) et François Cavanna au début des années 60.

L’occasion nous est donc donnée de retrouver le style graphique énergique et piquant de ce dessinateur qui reste apprécié de nos jours. Faisant feu de tout thème (de la politique au sexe en passant par la religion et autres faits de société), Reiser avait le tact de saisir l’instantané qui, en peu de traits, faisait exploser en mille morceaux l’indifférence. Ricanements, grincements de dents, énervements étaient obligatoirement suscités par cette acidité graphique, cette fièvre dessinatrice polémiquante, que les hebdomadaires affichaient fièrement et que les lecteurs appréciaient sans contexte.

Préfacé par Cavanna qui "pleure" son ancien compagnon, cet ouvrage présenté par Jean-Marc Parisis se distingue par la présentation des pages de garde des hebdomadaires selon une thématique réfléchie. Parallèlement, celle-ci est enrichie d’explications essentielles pour appréhender le contexte dans lequel ont été réalisées telle et telle planche. De même, on pourra profiter des citations naturelles, incisives et engagées de Reiser qui accompagnent les différents thèmes abordés.

Si une couverture qui arbore une fille à poil fait vendre, il ne fait aucun doute que la signature de Reiser lui donne un argument encore plus convaincant. Une sympathique initiative évocatoire aux embruns vitriolés d’un style qui a fait école.

Par Phibes, le 6 décembre 2008

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